
CHAPITRE 1 : Les festins royaux, la chute de Vachti
Les festins royaux
(1) Ceci se passa à l'époque de A'hachvéroch, le même A'hachvéroch qui régnait, de Hodou jusqu'à
Kouch, sur cent vingt sept provinces. (2) A cette époque, alors que le roi A'hachvéroch siégeait sur son
trône royal, qui se trouvait à Chouchan, la capitale, (3) durant la troisième année de son règne, il fit un
festin pour tous ses ministres et ses serviteurs, l'armée de Perse et de Médie, les nobles et tous les
ministres des provinces à son service. (4) Pendant de nombreux jours, cent quatre vingt jours, il exhiba
l'opulence glorieuse de son royaume et la splendide beauté de sa majesté. (5) Quand ces jours
parvinrent à leur terme, le roi fit un festin de sept jours, dans les cours du jardin du palais royal, pour
tout le peuple de Chouchan à la fois, les nobles comme les hommes du commun. (6) Il y avait des
tentures blanches, vertes et bleues, qui étaient attachées, par des cordes de lin et de la laine pourpre,
à des piliers d'argent et à des colonnes de marbre. Il y avait des divans d'or et d'argent, sur un parterre
d'albâtre et de marbre, ayant la forme de rangées et de cercles. (7) Des boissons étaient servies dans
des récipients en or, des vases de formes diverses. Le vin royal coulait en abondance, comme il sied au
roi. (8) La boisson était introduite par la loi, sans contrainte, selon l'ordre que le roi avait donné aux
majordomes de sa maison, celui d'exaucer le souhait de chacun.
Le refus de Vachti
(9) La reine Vachti fit également une fête pour les femmes, dans le palais royal du roi A'hachvéroch. (10)
Au septième jour, alors que le cœur du roi était réjoui par le vin, il ordonna à Mehouman, Bizeta,
'Harvona, Bigta, Avagta, Zeitar et 'Harkas, les sept chambellans qui servaient le roi A'hachvéroch, (11)
d'amener la reine Vachti devant le roi, portant la couronne royale, afin de montrer sa beauté aux nations
et aux ministres, car elle était réellement belle. (12) Mais, la reine Vachti refusa d'apparaître, sur l'ordre
du roi transmis par les chambellans. Le roi fut saisie d'une grande furie et sa colère brûla en lui.
(13) Le roi se concerta avec les sages, ceux qui avaient connaissance des moments, car ainsi était
l'usage du roi, qui soumettait de telles questions à ceux qui étaient versés en chaque loi et en chaque
statut. (14) Les plus proches de lui étaient Carchena, Sheitar, Admata, Tarshish, Meres, Marsena et
Memou'han. Ceux-ci étaient les sept ministres de Perse et de Médie, qui avaient accès au roi et se
trouvaient au rang le plus élevé du royaume. (15) Il leur demanda : " Par la loi, que doit-on faire à la
reine Vachti qui n'a pas obéi à l'ordre du roi, transmis par les chambellans ? ".
La chute du Vachti
(16) Memou'han déclara devant le roi et les ministres : " Ce n'est pas uniquement envers le roi que la
reine Vachti a mal agi, mais contre tous les ministres et toutes les nations, dans toutes les provinces du
roi A'hachvéroch. (17) Quand le comportement de la reine parviendra à toutes les femmes, les maris
seront amoindris à leurs yeux, car elles diront : 'Le roi A'hachvéroch a ordonné que la reine Vachti soit
conduite devant lui, mais elle n'est pas venue'. (18) Ce même jour, les femmes nobles de Perse et de
Médie, qui auront eu connaissance du comportement de la reine, le répéteront à tous les nobles du roi.
La disgrâce et la colère seront grandes. (19) Si le roi l'accepte, qu'il promulgue un édit royal et qu'il soit
écrit dans les lois de Perse et de Médie, sans qu'il soit possible de le révoquer, que la reine Vachti ne
peut plus paraître devant le roi A'hachvéroch. Et, que le roi transmette son titre royale à une autre
femme, qui sera meilleure qu'elle. (20) Le décret du roi, qu'il proclamera, sera entendu dans tout son
royaume, car il sera effectivement important. Ainsi, toutes les femmes respecteront leur mari, les nobles
comme les hommes du commun. " (21) L'idée plut au roi et aux ministres. Le roi suivit le conseil de
Memou'han. (22) Il envoya des lettres dans toutes les provinces du roi, à chaque province selon son
écriture et à chaque nation selon sa langue, pour dire que chaque homme devait être le maître, dans sa
maison et parler le langage de sa nation.
Commentaires
Verset 1 :
A'hachvéroch : Selon le commentaire de Rachi, A'hachvéroch succéda à Cyrus à la tête de l'empire
perse, vers la fin de l'exil des Juifs à Babylone, lequel devait durer soixante dix ans. Dans la dimension
mystique, le roi A'hachvéroch fait allusion à D.ieu, Roi du monde. Et, le Midrash donne la lecture
suivante de son nom : A'harit Ve Réchit Chélo, " Il possède la fin et le début ".
De Hodou jusqu'à Kouch : Ces termes sont généralement traduits : " De l'Inde jusqu'à l'Ethiopie ". Mais,
le Talmud s'interroge sur la localisation exacte de Hodou et de Kouch. Rav considère que ces deux
contrées se trouvent aux extrémités de la terre, que le verset signifie, en les mentionnant, que
A'hachvéroch régnait sur la terre entière. Chmouel, par contre, pense que les deux pays étaient
adjacents, ce verset soulignant, d'après lui, que A'hachvéroch gouvernait le monde entier avec autant
d'aisance qu'il le faisait pour ces deux pays.
(Traité Meguila 11a)
Verset 5 :
Un festin pour tout le peuple : " Pourquoi l'extermination des Juifs de cette génération fut-elle décrétée
? Parce qu'ils prirent plaisir au festin de cet impie ", du Roi A'hachvéroch.
(Traité Meguila 12a)
En fait, ce n'est pas leur participation proprement dite à ce festin qui posait problème, car A'hachvéroch
y avait fait servir de la nourriture cachère pour ses sujets juifs, comme le précise le Targoum, au verset
1, 8. Leur faute consista, plus exactement, à " prendre plaisir " à ce festin. Disposant des mets cachers
qui leur avaient été distribués par le roi, les Juifs exilés cessèrent de ressentir que leur survie
dépendait de D.ieu.
En ce sens, le décret d'extermination ne fut pas une punition, mais bien la conséquence directe de leur
propre attitude. Plaçant leur confiance en des hommes de chair et d'os, les Juifs dénièrent le caractère
surnaturel de leur statut, celui d'une nation dont la survie est un défi aux lois de l'histoire. De ce fait, ils
devinrent esseulés et vulnérables, soumis aux décrets d'un être mortel, A'hachvéroch.
(Likouteï Si'hot, volume 31)
Verset 6 :
Le festin ne combla que quatre des cinq sens que les hommes possèdent. En effet, il avait lieu dans un
jardin parfumé. Et, l'on y voyait de belles tentures blanches, vertes et bleues. En outre, les plats
correspondaient au goût de chacun. Enfin, les divans étaient agréables au toucher. A l'opposé, il n'est
pas fait mention de musique, dans la description de la Meguila. Car, ce qu'une oreille considère comme
une musique harmonieuse ne sera qu'un vulgaire bruit pour une autre.
(Akédat Its'hak)
Verset 8 :
Par la loi : Par la loi de la Torah, qui demande de manger plus que ce que l'on boit, comme le dit le traité
Meguila 12a. Ainsi, la quantité de nourriture " consommée " par l'autel, les sacrifices animaux et les
offrandes de farine, était plus importante que le liquide " bu " par lui, les libations de vin, comme le
souligne le commentaire de Rachi, à la même référence.
Les aliments font allusion aux lois de la Torah s'appliquant à l'existence physique, au quotidien. De fait,
ils ont un rôle prépondérant dans le régime spirituel de l'homme.
En revanche, le vin, symbolisant les secrets, la dimension ésotérique de la Torah, ne peut être ingéré
que par un estomac déjà plein.
(Maamareï Admour Hazaken 5566)
Selon l'ordre d'exaucer le vœu de chacun : au sens littéral, " selon le souhait de l'homme et de l'homme
", c'est-à-dire selon la volonté de Morde'haï et de Haman, l'un et l'autre appelés " hommes " dans les
versets 2, 5 et 7, 6, comme l'explique le traité Meguila 12a.
Pour satisfaire ces deux souhaits, A'hachvéroch ordonna que soit servie, pendant le festin, à la fois de
la nourriture cachère et non cachère, selon le Maharcha. Le Midbar Kodech et le Me'hir Yaïn trouvent
ici une allusion au libre arbitre. Le Roi du monde ordonne ainsi que chaque homme reçoive le choix,
qu'il puisse suivre le chemin de Morde'haï ou bien celui de Haman.
En décrivant le vaste pouvoir et les richesses de A'hachvéroch, la Meguila montre le caractère
irrévocable d'un décret ayant été promulgué par lui et, en conséquence, la grandeur du miracle qui fut
alors accompli.
(Akédat Its'hak)
Verset 13 :
Ceux qui avaient connaissance des moments : Il s'agissait d'astrologues ou bien de ceux qui
connaissaient le protocole de la cour, qui était en vigueur durant les périodes précédentes.
(Rabbi Avraham Ibn Ezra)
Versets 11 à 22 :
L'offense de Vachti et la réponse du roi : Les commentateurs soulèvent un certain nombre de
questions, concernant cet événement. Désobéir au roi était l'offense la plus grave, systématiquement
punie par la peine de mort. De fait, dans la suite du récit, au verset 4, 11, la reine Esther atteste qu'en se
présentant devant le roi sans y avoir été invitée, elle encourait la peine capitale. En l'occurrence, Vachti
était passée outre à l'ordre du roi et il est donc bien clair qu'elle devait être exécutée. Comment
envisager qu'elle puisse être graciée ? En quoi y avait-il matière à discussion sur le châtiment qui
devait lui être infligé ?
En outre, l'argument mis en avant par Memou'han, la mauvaise influence que cet épisode aurait sur les
femmes du royaume, semble insignifiant par rapport à l'acte de rébellion proprement dit qui avait été
commis par Vachti.
En fait, la réponse à cette question peut être trouvée dans la description, faite par la Meguila, de la
nature même de ce festin. A la différence du précédent, qui était destiné à exposer la richesse du roi,
celui-ci devait satisfaire le peuple. C'est pour cela que nul ne fut forcé de boire plus que ce qu'il
désirait, " selon l'ordre que le roi avait donné ". Concrètement, tous les " majordomes de sa maison ",
c'est-à-dire " les pâtissiers, les bouchers, les échansons ", selon le commentaire de Rachi, devaient "
exaucer le souhait de chacun ".
Dans le contexte particulier de ce second festin, le refus de Vachti d'aller à l'encontre de sa propre
volonté pouvait donc paraître moins grave. C'est ce qui justifie la présente interrogation.
(Likouteï Si'hot, tome 36)
Verset 20 :
Effectivement important : C'est l'interprétation qui est donnée de ce verset par le Targoum. Rabbi
Avraham Ibn Ezra, en revanche, dit : " malgré l'étendue du royaume ".
Verset 22 :
Parler le langage de sa nation : Rachi explique : " Celui dont l'épouse parlait une autre langue était en
droit d'exiger d'elle qu'elle apprenne la sienne ".
CHAPITRE 2
Esther devient la reine, Morde'haï sauve le roi
La recherche d'une nouvelle reine
(1) Après ces événements, lorsque la colère du roi A'hachvéroch s'apaisa, il se souvint de Vachti, de ce
qu'elle avait fait et de ce qui avait été décrété, à son sujet. (2) Alors, les intendants du roi annoncèrent :
" Que l'on recherche pour le roi de belles jeunes filles vierges (3) et que le roi nomme des officiers,
dans toutes les provinces de son royaume, qui rassembleront toutes les belles jeunes filles vierges à
Chouchan, la capitale, dans le harem, sous la responsabilité de Heigai, eunuque du roi, gardien des
femmes. Et, qu'on leur donne des cosmétiques. (4) Ainsi, la jeune fille qui aura la faveur aux yeux du roi,
deviendra reine à la place de Vachti ". Ce projet fut jugé positif par le roi et il agit ainsi.
Esther est conduite au palais
(5) Il y avait un homme juif à Chouchan, la capitale, dont le nom était Morde'haï, fils de Yaïr, fils de
Chimei, fils de Kish, de la tribu de Binyamin, (6) qui avait été exilé de Jérusalem, avec les bannis ayant
été expatriés en même temps que Ye'honya, le roi de Judée que Nabuchodonosor, roi de Babylone,
avait envoyé en exil. (7) Celui-ci avait élevé sa cousine Hadassa, également appelée Esther, car elle
n'avait ni père, ni mère. La jeune fille était de bonne apparence et belle. Quand son père et sa mère
moururent, Morde'haï l'adopta, comme si elle était sa fille. (8) Quand l'ordre et le décret du roi furent
connus, de nombreuses jeunes filles furent réunies à Chouchan, la capitale, sous la responsabilité de
Heigai. Et, Esther fut également conduite au palais, à la charge de Heigai, le gardien des femmes. (9) La
jeune fille trouva grâce à ses yeux et elle obtint sa bonté, de sorte qu'il se dépêcha de lui fournir des
cosmétiques, des repas et les sept servantes devant lui être accordées par le palais. De même, il la
transféra, avec ses servantes, dans les meilleurs quartiers du Harem.
(10) Pendant ce temps, Esther ne divulguait pas son peuple et ses ancêtres, car Morde'haï lui avait
précisé qu'elle ne devait pas le faire. (11) Chaque jour, Morde'haï allait et venait devant la cour du
harem afin de voir comment allait Esther et ce qu'il advenait d'elle. (12) Quand arrivait le tour de chaque
jeune fille de se rendre auprès du roi A'hachvéroch, après avoir effectué les douze mois de soins
prescrits aux femmes, puisque, alors seulement, était achevée la période de leurs soins de beauté, six
mois dans l'huile de myrrhe, puis six mois dans les parfums et les cosmétiques des femmes, (13) après
quoi la jeune fille pouvait paraître devant le roi, on lui accordait tout ce qu'elle demandait pour
l'accompagner du harem au palais. (14) Le soir, elle se rendait chez le roi et le matin, elle revenait dans
le second harem, placé sous la responsabilité de Chaachgaz, l'eunuque du roi, gardien des concubines.
Par la suite, elle ne retournait plus chez le roi, sauf si le roi le désirait, auquel cas elle serait
nommément appelée.
Esther devient reine
(15) Quand le moment vint pour Esther, fille d'Avi'haïl, l'oncle de Morde'haï, qui l'avait prise pour fille, de
se présenter devant le roi, elle ne demanda rien d'autre que ce que lui avait conseillé Heigai, l'eunuque
du roi, gardien des femmes. Car, Esther trouvait grâce aux yeux de tous ceux qui la voyaient. (16) Esther
fut conduite chez le roi A'hachvéroch, en son palais, pendant le dixième mois, qui est celui de Tévet, à
la septième année de son règne. (17) Le roi aima Esther plus que toutes les autres femmes. Elle acquit
sa faveur et sa grâce, plus que toutes les autres vierges. Il plaça la couronne royale sur sa tête et en fit
sa reine, à la place de Vachti. (18) Puis, le roi fit un grand festin, pour tous ses ministres et ses
serviteurs, le festin d'Esther. Il réduisit les impôts pour toutes les provinces et fit des présents, comme
il sied au roi. (19) Lorsque les vierges furent réunies une seconde fois, Morde'haï siégeait à la porte du
roi. (20) Esther ne divulguait toujours pas ses ancêtres et son peuple, comme Morde'haï le lui avait
demandé. De fait, Esther suivait les instructions de Morde'haï exactement comme elle le faisait quand il
s'occupait d'elle.
Morde'haï sauve le roi
(21) En ces jours, alors que Morde'haï siégeait près de la porte du roi, Bigtan et Teresh, deux
chambellans du roi, parmi les gardes du seuil, s'emportèrent et ils envisagèrent d'assassiner le roi
A'hachvéroch. (22) L'affaire fut connue de Morde'haï et il en informa la reine Esther. Alors, Esther le fit
savoir au roi, au nom de Morde'haï. (23) On mena une enquête sur cette affaire et l'on s'aperçut que
c'était vrai. Tous les deux furent pendus sur une potence et ceci fut inscrit dans le livre des
chroniques, devant le roi.
Commentaires
Verset 5 :
Ce verset est lu, à voix haute, d'abord par l'assemblée, puis par le lecteur.
Un homme juif : Pendant la période de l'exil, la conscience juive se trouve dans un état léthargique.
L'âme est alors incapable de contrôler le corps. Pour se préserver d'un tel état de coma inhérent à l'exil,
un Juif doit faire abstraction de lui-même et accepter le rôle, transcendant son émotion et son intellect,
qui lui est confié, au sein du Plan divin. La loyauté la plus intègre envers D.ieu lui permet de restaurer la
relation profonde que chaque Juif entretient avec Lui.
Morde'haï appartenait à la tribu de Binyamin. Il est, néanmoins, défini ici comme un Juif, Yehoudi, soit,
au sens littéral, celui qui est issu de la tribu de Yehouda. De même, dans l'ensemble de la Meguila, tous
les Juifs, quelle que soit leur tribu, sont appelés Yehoudim. En effet, le mot Yehoudi est de la même
étymologie que Hodaa, qui signifie reconnaissance, acceptation, soumission. De fait, ce terme décrit
bien l'essence profonde d'un Juif, la dimension que rien ne peut entamer.
Verset 6 :
Qui avait été exilé : Le Targoum Chéni explique : " Il est préférable que je parte en exil pour élever
Esther plutôt que de rester en Erets Israël ".
En effet, Morde'haï participait à la restauration du Temple et de la Terre Sainte. Malgré cela, il estima
que l'éducation d'une jeune orpheline juive, en dehors d'Erets Israël, était plus importante que les
accomplissements les plus grandioses qu'il pouvait mener par ailleurs.
Verset 7 :
Esther : Le nom d'Esther dérive d'un terme hébraïque signifiant " voile ", selon l'explication du traité
'Houlin 139b. Il exprime l'essence profonde de cet épisode de Pourim.
A 'Hanouka, en effet, D.ieu défia les lois naturelles pour sauver les Juifs. A Pourim, en revanche, la
délivrance survint par ce qui peut être perçu comme une série de coïncidences. A 'Hanouka, le salut fut
d'origine céleste. A Pourim, il fut obtenu ici-bas, à travers le voile d'événements ordinaires. 'Hanouka
célèbre le fait que l'attachement des Juifs à D.ieu et de D.ieu aux Juifs transcende toutes les limites de
la nature. Pourim souligne que cette relation investit également les détails les plus courants, le moindre
aspect de notre existence quotidienne.
On retrouve cette même idée dans la toupie de 'Hanouka et la crécelle de Pourim. C'est, en effet, la
raison pour laquelle on tient la première, par le haut et la seconde, par le bas.
(Bneï Issa'har)
Esther : Afin que le libre arbitre soit respecté, D.ieu créa le monde de telle sorte qu'un équilibre
s'instaure entre la lumière et l'obscurité.
C'est la raison pour laquelle Haman et Esther sont cités, l'un et l'autre, le même nombre de fois, dans la
Meguila, soit à cinquante quatre reprises.
(Rokéa'h)
Verset 8 :
Le Targoum dit : " Esther fut également conduite, contre sa volonté ", alors que le Targoum Chéni
explique : " Esther fut également conduite, malgré sa tentative de se cacher ".
Verset 10 :
Selon le commentaire de Rachi, Morde'haï espérait que le refus d'Esther de préciser son origine serait
interprété comme étant motivé par son appartenance à une couche sociale particulièrement basse et
qu'en conséquence, on la relâcherait. Pour Rabbi Avraham Ibn Ezra, par contre, elle devait pouvoir, tant
qu'on ne savait pas qu'elle était juive, pratiquer plus aisément les Mitsvot en cachette.
Verset 12 :
Six mois : Rabbi Chnéor Zalman de Lyadi, l'Admour Hazaken, voit, dans ce verset, une métaphore,
décrivant la préparation qui est nécessaire afin de pouvoir obtenir une entrevue auprès d'un Rabbi.
Les " six mois dans l'huile de myrrhe " correspondent aux six mois de méditation que l'on doit avoir sur
son propre comportement et qui sont nécessaires pour éprouver de l'amertume, pour parvenir à une
contrition sincère. Les " six mois dans les parfums " symbolisent les six mois d'immersion intellectuelle
dans la contemplation du Divin.
(Séfer Ha Si'hot 5700)
Verset 13 :
Pour l'accompagner : Chaque âme voulant se " présenter devant le Roi ", s'approcher de D.ieu, reçoit
une Mitsva spécifique, par l'intermédiaire de laquelle elle peut s'attacher à sa source.
(Maamareï Admour Hazaken, Ketouvim)
Verset 15 :
Elle ne demanda rien : Le Zohar souligne que chaque âme est accompagnée par un ange qui la guide et
la conduit d'une étape vers la suivante. Toutefois, certaines âmes peuvent se passer d'un tel ange.
Ainsi, le Talmud rapporte, au traité Baba Metsya 85b, que " le trône de Rabbi 'Hya montait et descendait
par ses propres moyens ", alors que celui des autres Sages ne pouvait se déplacer qu'avec l'aide de
ces anges.
Esther possédait elle-même un tel niveau d'élévation. C'est la raison pour laquelle " elle ne demanda
rien " pour l'accompagner auprès du roi, se suffisant de ce qu'elle pouvait accomplir par ses propres
moyens.
(Maamareï Admour Hazaken, Ketouvim)
Verset 17 :
Le Midrash enseigne : " Comment Esther eut-elle le mérite de régner sur cent vingt sept provinces ? Le
Tout Puissant répondit : 'Par le mérite de Sarah, qui vécut cent vingt sept ans, sa descendante Esther
régnera sur cent vingt sept provinces'. "
Tel est, en effet, le pouvoir d'une femme juive. Plusieurs centaines d'années après le décès de Sarah,
sa vie vertueuse dirigeait encore le monde de A'hachvéroch. De même, une femme juive de la présente
époque, elle-même héritière de Sarah et d'Esther, possède effectivement la capacité de transformer le
monde.
(Si'ha, Pourim 5721)
Versets 18 à 20 :
Par son attitude magnanime, de même qu'en réunissant les jeunes filles une seconde fois, le roi
espérait convaincre Esther de lui révéler son origine.
Néanmoins, avec l'aide de Morde'haï, qui " siégeait près de la porte du roi " et l'encourageait, Esther fut
en mesure de ne pas lui céder.
(Commentaire de Rachi sur le traité Meguila 13a)
Versets 21 et 22 :
Morde'haï acquit sa place " près de la porte du roi " en y remplaçant Bigtan et Teresh, qui, de ce fait,
projetèrent d'empoisonner le roi. Ils complotèrent dans leur langue maternelle, le Tarse, convaincus
que personne ne pourrait les comprendre. Toutefois, Morde'haï était membre du Sanhédrin, la cour
suprême d'Israël et, de ce fait, il comprenait toutes les soixante dix langues. C'est de cette façon qu'il
découvrit leur dessein et en fit part à Esther.
(Targoum sur ce verset)
CHAPITRE 3
L'ascension de Haman, le décret impie
L'ascension de Haman
(1) Après ces événements, le roi A'hachvéroch promut Haman, fils de Hamdata, l'Agaguite et l'éleva. Il
plaça son siège au dessus de tous ses collègues ministres. (2) Tous les serviteurs du roi, à la porte du
roi, s'inclinaient et se prosternaient devant Haman, car c'est ce que le roi avait ordonné, à son propos.
Mais, Morde'haï ne s'inclinait pas et ne se prosternait pas. (3) Les serviteurs du roi, à la porte du roi,
demandèrent à Morde'haï : " Pourquoi transgresses-tu le Commandement du roi ? ". (4) Finalement,
alors qu'ils lui formulaient cette remarque, jour après jour, mais qu'il ne les écoutait pas, ils en
informèrent Haman, afin de voir si les mots de Morde'haï perdureraient, car il leur avait dit qu'il ne se
prosternerait jamais parce qu'il était Juif.
(5) Quand Haman vit que Morde'haï ne s'inclinait pas et ne se prosternait pas devant lui, Haman s'emplit
de colère. (6) Mais, il pensa qu'il était dérisoire de tuer uniquement Morde'haï, car on l'avait informé de
la nation de Morde'haï. Haman voulut exterminer tous les Juifs, peuple de Morde'haï, dans tout le
royaume de A'hachvéroch. (7) Pendant le premier mois, qui est celui de Nissan, pendant la douzième
année du règne de A'hachvéroch, un Pour, c'est-à-dire un tirage au sort, fut fait devant Haman, pour
chaque jour et pour chaque mois. Celui-ci désigna le douzième mois, celui d'Adar.
Le décret impie
(8) Haman dit au roi A'hachvéroch : " Il y a un peuple disséminé et éparpillé parmi les nations, à travers
les provinces de ton royaume, dont les lois diffèrent de celles des autres peuples et qui n'obéit pas aux
instructions du roi. Il n'est pas dans l'intérêt du roi de les tolérer. (9) Si le roi en est satisfait, qu'un
décret soit émis pour les détruire et je paierai dix milles talents d'argents aux préposés, afin qu'ils les
déposent dans les trésors du roi. " (10) Le roi ôta son sceau de sa main et le donna à Haman, fils de
Hamdata, l'Agaguite, persécuteur des Juifs. (11) Le roi dit à Haman : " L'argent t'est donné pour que tu le
gardes et la nation est à toi, pour en faire ce que bon te semble ".
(12) Les scribes du roi furent convoqués, en le treizième jour du premier mois et tout ce que Haman
commandait aux satrapes du roi, aux gouverneurs de chaque province, aux nobles de toutes les
nations, fut consigné par écrit, pour chaque province selon son écriture et pour chaque nation selon sa
langue. Ceci fut inscrit, au nom du roi A'hachvéroch et frappé du sceau royal. (13) Des lettres furent
envoyées, par l'intermédiaire de courriers, dans toutes les provinces du roi, afin d'exterminer,
d'assassiner et de détruire tous les Juifs, jeunes et vieux, enfants et femmes, en une seule journée, le
treizième jour du douzième mois, qui est celui d'Adar et de les dépouiller de leurs possessions. (14) Des
copies de cet édit devaient être érigées en loi, dans chaque province, clairement pour toutes les
nations, afin que celles-ci soient prêtes pour cette date. (15) Les courriers furent hâtés par l'ordre du
roi et la loi fut proclamée à Chouchan, la capitale. Puis, le roi et Haman s'assirent pour boire, alors que la
cité de Chouchan était désemparée.
Commentaires
Verset 1 :
Après ces événements : D.ieu prépare toujours le remède avant d'envoyer le défi. Ainsi, c'est
uniquement " après ces événements ", après que le roi ait couronné Esther et accordé sa faveur à
Morde'haï, que fut lancé le défi divin, l'ascension de Haman et le décret qui en résulta.
(Commentaire de Rachi sur ce verset)
Verset 2 :
Morde'haï ne s'inclinait pas : Le Midrash enseigne : " Haman dit à Morde'haï : 'Es-tu meilleur que tes
ancêtres, qui se prosternèrent devant le mien, Esav (Béréchit 33, 3) ?'. Morde'haï lui répondit : 'A
l'époque, mon ancêtre Binyamin n'était pas encore né et lui-même ne se prosterna donc pas'. "
Le Ari Zal explique que Morde'haï était la réincarnation de Yaakov et Haman, celle d'Esav. En refusant de
se prosterner devant Haman, Morde'haï répara la génuflexion faite par Yaakov devant Esav.
Verset 4 :
Parce qu'il était juif : Morde'haï leur dit qu'il était un Juif, Yehoudi, mais, à un stade plus profond, il
signifiait ainsi que Haman était lui-même un Yehoudi. En effet, nos Sages soulignent que ce terme est
de la même étymologie que Ye'hidi, unique. Il soulignait ainsi que Haman devrait reconnaître également
l'Unité de D.ieu, comprendre que l'on doit se prosterner uniquement devant Lui.
Ainsi, le verset (Tsefanya 3, 9) dit, à propos de l'ère messianique : " Je transformerai les nations pour
qu'elles s'expriment en un langage pur, afin que toutes proclament le Nom de D.ieu et Le servent
comme une seule assemblée ".
(Darkeï Ha Emouna)
Verset 6 :
Morde'haï motiva son refus de se prosterner devant Haman par sa Judéité, c'est-à-dire par l'essence de
son âme juive qui ne peut pas se séparer de D.ieu, même un seul instant.
C'est précisément pour cette raison que Haman voulut tuer tous les Juifs.
(Torat Mena'hem, Pourim 5744)
Verset 7 :
Un Pour, c'est-à-dire un tirage au sort : Le tirage au sort est un moyen de prendre une décision par le
fait du " hasard " plutôt que selon une méthode rationnelle. En effectuant un tirage au sort, Haman
espérait élever son plan au dessus des limitations inhérentes à un accomplissement humain, en faire
un événement qui devrait inexorablement se dérouler.
De fait, un effort extraordinaire, transcendant les limites de la raison et de l'humain, fut nécessaire pour
contrebalancer le tirage au sort de Haman. Celui-ci prit la forme d'un immense sentiment de repentir, de
don de sa propre personne, de la part de tous les Juifs de l'époque.
Pendant pratiquement un an, puisque le décret de Haman fut émis le premier mois, celui de Nissan et
devait entrer en application, pendant le douzième, celui d'Adar, conformément au verset 9, 1, tous les
Juifs firent preuve d'une détermination surnaturelle face à la mort. Ils restèrent fermes dans leur
adhésion à la Torah.
(Torah Or)
Adar : Le Midrash enseigne : " D.ieu fit en sorte que le tirage au sort désigne le mois d'Adar, qui est
favorable pour le peuple juif, car c'est alors que Moché naquit ".
Selon le Ari Zal, chaque mois de l'année correspond à une certaine partie de la tête. En l'occurrence,
Adar est lié au nez et à l'odorat, un sens élevé puisqu'il est le seul à ne pas avoir participé à la faute
d'Adam, le premier homme et qu'il n'en subit donc pas l'influence.
Ainsi, commentant l'usage qui consiste à priser du tabac, Rabbi Chnéor Zalman de Lyadi, l'Admour
Hazaken, remarqua, une fois : " Par nature, le nez ne recherche pas le plaisir. Désire-t-on qu'il le fasse
également ? ".
La relation qui existe entre le mois d'Adar et l'odeur est illustrée par les noms des héros de Pourim. La
Guemara relate, au traité 'Houlin 139b, que Morde'haï s'appelait aussi Mor Dror, " musc pur ", alors que
le second prénom d'Esther est Hadassa, qui signifie la myrte. L'un et l'autre sont des plantes fortement
odoriférantes.
(Bneï Issa'har)
Verset 8 :
Disséminé et éparpillé : Haman voulait insinuer que le peuple juif n'était pas uni et qu'il était donc
vulnérable. La réponse des Juifs est exprimée au verset 4, 16 : " Va, réunis tous les Juifs ".
Ainsi, l'unité d'Israël est la véritable antidote à la mauvaise intention de Haman. Elle est également le
thème central de toutes les pratiques spécifiques à la fête de Pourim, des mets que l'on envoie à ses
amis, des dons que l'on fait aux pauvres.
Pourim est une fête que l'on ne peut pas célébrer seul.
(Chneï Lou'hot Ha Berit)
Verset 13 :
De détruire tous les Juifs : Bien que le décret visait les Juifs en tant que tels, de sorte que chacun
aurait pu se soustraire à son effet en abandonnant le Judaïsme, nul n'eut recours à cette échappatoire "
aisée ". Un don de soi aussi extraordinaire, jour après jour pendant pratiquement douze mois défie
l'entendement.
Sa conséquence, elle aussi, transcende donc la rationalité et ce que l'on pouvait attendre de cette
situation. Non seulement les Juifs furent sauvés du massacre dont Haman les menaçait, mais, bien plus,
la situation fut littéralement inversée, de sorte qu'il en découla un triomphe absolu des Juifs sur leurs
ennemis.
(Torah Or)
Les dépouiller de leurs possessions : Ce détail n'est-il pas insignifiant, par rapport au décret
d'extermination qui avait été prononcé ?
En fait, cet aspect était partie intégrante de ce décret. Car, normalement, les biens des Juifs auraient dû
devenir la propriété du roi. Or, Haman proclama que quiconque le désirait pourrait se les approprier. Il
s'assurait ainsi de la plus large participation du peuple au massacre.
(Si'ha, Pourim 5723)
Verset 15 :
Apercevant la mine réjouie de Haman, Morde'haï suspecta qu'il était à l'origine d'une terrible
conspiration. Il arrêta alors trois enfants qui revenaient de l'école et il leur demanda ce qu'ils avaient
étudié, ce jour-là.
Le premier enfant cita le verset (Michlé 3, 25) : " Ne crains pas l'erreur soudaine, ni la destruction des
impies, quand elle se présente ". Le second mentionna le verset (Ichaya 8, 10) : " Concevez un plan, il
sera détruit. Fomentez un complot, il ne se réalisera pas, car D.ieu est avec nous ". Enfin, le troisième
enfant ajouta le verset (Ichaya 46, 4) : " A ton âge avancé, Je serai avec toi. Lors de ta vieillesse, Je te
porterai. Je t'ai fait et Je te porterai, Je te soutiendrai et Je te délivrerai ".
Entendant la " prophétie " de ces enfants, Morde'haï s'emplit d'une joie immense.
(Midrash)
CHAPITRE 4
Le jeûne et la prière, Morde'haï sollicite l'intervention d'Esther
Le jeûne et la prière
(1) Morde'haï sut tout ce qui s'était passé. Aussi, Morde'haï déchira-t-il ses vêtements en signe de deuil.
Il revêtit un sac et des cendres. Et, il sortit dans la ville, gémissant à voix haute et amèrement. (2) Il
parvint jusqu'à la porte du roi, car il est impropre de franchir la porte du roi en étant vêtu d'un sac. (3)
Dans chaque province, là où parvenaient l'édit du roi et sa loi, il y avait un deuil profond parmi les Juifs,
des jeûnes, des cris et des lamentations. Des sacs et des cendres furent répartis parmi les masses. (4)
Les servantes et les chambellans d'Esther vinrent et lui dirent ce qui se passait. La reine en fut
terrifiée. Elle envoya des vêtements desquels Morde'haï pourrait se couvrir, mais il ne les accepta pas.
(5) Esther convoqua Hata'h, l'un des chambellans du roi, qu'il avait affecté à son service. Elle lui
ordonna de se rendre auprès de Morde'haï afin de découvrir la signification de tout cela, ce dont il
s'agissait.
Morde'haï sollicite l'intervention d'Esther
(6) Hata'h s'en alla chez Morde'haï, sur la place de la ville qui se trouvait face à la porte du roi. (7)
Morde'haï lui fit part de tout ce qui lui était arrivé, de la somme d'argent que Haman avait promis de
verser aux trésors royaux, en échange du droit d'exterminer les Juifs. (8) Il lui donna également une
copie de la loi qui avait été promulguée à Chouchan, appelant à leur extermination, afin de la montrer à
Esther et de lui dire ce qu'il en était, de lui ordonner qu'elle se rende auprès du roi et qu'elle le supplie,
qu'elle intercède devant lui en faveur de son peuple.
(9) Hata'h s'en revint et il répéta les mots de Morde'haï à Esther. (10) Esther demanda à Hata'h de
transmettre ceci à Morde'haï : (11) " Tous les serviteurs du roi et le peuple des provinces du roi savent
que tout homme ou toute femme qui se rend auprès du roi et pénètre dans la cour intérieur sans avoir
été convoqué, ne peut recevoir qu'un seul verdict, l'exécution. Seule la personne à laquelle le roi tend
son sceptre d'or vivra. Or, cela fait maintenant trente jours que je n'ai pas été appelée chez le roi ".
(12) Ils transmirent les propos d'Esther à Morde'haï. (13) Et, Morde'haï demanda de communiquer ceci à
Esther : " Ne pense pas que tu échapperas au sort de tous les Juifs en te trouvant dans le palais royal.
(14) Car, si tu restes silencieuse à ce moment, le soulagement et le salut parviendront aux Juifs d'une
autre source. Toi et la maison de ton père, vous serez perdus. Et, qui sait si ce n'est pas précisément
pour cet instant que tu es parvenue à la royauté ? ".
(15) Esther demanda de transmettre à Morde'haï : (16) " Va, rassemble les Juifs qui se trouvent à
Chouchan et jeûnez pour mon salut. Ne mangez pas et ne buvez pas pendant trois journées, jour et nuit.
Mes servantes et moi-même, nous jeûnerons également, de la même façon. Puis, je me rendrai près du
roi, en contrevenant à la loi et si je dois périr, je périrai ". (17) Morde'haï se retira et il fit tout ce que
Esther lui avait demandé.
Commentaires
Verset 1 :
Morde'haï sut tout ce qui s'était passé : Le Yalkout enseigne : " Il sut quelles fautes étaient à l'origine de
ce malheur et quels moyens conduiraient ce malheur à son terme ".
S'efforçant d'annuler le décret, Morde'haï réagit en se revêtant d'un sac et de cendres, en appelant tous
les Juifs à se tourner vers D.ieu. Il s'employa, tout d'abord, à améliorer la condition spirituelle de son
peuple. C'est uniquement ensuite qu'il eut recours aux voies naturelles en demandant à Esther
d'intervenir auprès du roi.
(Likouteï Si'hot, tome 6)
Verset 2 :
La porte du roi : Nul n'est autorisé à traverser " la porte du roi ", c'est-à-dire à pénétrer dans la
synagogue ou bien dans la maison d'étude, en étant " vêtu d'un sac ", en affichant un visage maussade.
Le verset (Divreï Ha Yamim 1, 16, 27) affirme, en effet, que : " la puissance et la joie sont en Sa Présence
". Pour servir D.ieu, il est impérativement nécessaire de s'emplir de la joie de la Mitsva.
(Erets Ha 'Haïm)
Verset 5 :
Hata'h : Hata'h est un autre nom du prophète Daniel, dérivé d'une racine hébraïque signifiant " couper ".
Il était appelé ainsi parce qu'il avait été " coupé ", radié de la situation de grandeur qui était auparavant
la sienne, dans la cour des monarques précédents, comme l'explique le traité Meguila 15a.
La grandeur de Daniel était son engagement zélé pour sa foi, malgré son service à la cour de rois
païens. Puis, quand l'ensemble du peuple juif fit preuve de la même dévotion durant toute une année,
en s'attachant à sa foi plutôt que de l'abandonner afin d'avoir la vie sauve, Daniel fut " coupé de sa
grandeur ", car il fut dès lors établi que son immense foi était également la nature profonde de chaque
Juif, même le plus ordinaire.
(Méche'h 'Ho'hma)
La signification de tout cela et ce dont il s'agissait : Quel était le malheur qui le chagrinait et quelle était
la faute, à l'origine de ce malheur.
(Alche'h sur ce verset)
Verset 7 :
Ce qui lui était arrivé : En l'occurrence, son refus de se prosterner devant Haman, qui était à l'origine du
décret.
(Targoum sur ce verset)
Verset 14 :
Rabbi Yossef Its'hak, précédent Rabbi de Loubavitch, indiqua, une fois, à son père, Rabbi Chalom Dov
Ber, qu'il avait rendu un service à quelqu'un. Rabbi Chalom Dov Ber lui répondit : " Tu te trompes. Tu
t'es rendu un service à toi-même et non à ton prochain. Ce dernier a reçu ce bienfait directement de D.
ieu, Qui, pour cela, s'est servi d'un des nombreux moyens qui sont à Sa disposition. Mais, 'le
soulagement et le salut parviendront d'une autre source', si ce n'est de toi. En pareil cas, 'toi et la
maison de ton père', c'est-à-dire, selon la Kabballa, ton âme et sa source, 'vous aurez perdu'
l'opportunité d'être l'émissaire du Saint béni soit-Il. "
(Séfer Ha Toledot Rabbi Maharach)
Verset 16 :
Mes servantes et moi-même, nous jeûnerons également : Esther savait qu'à l'issue de trois jours de
jeûne, elle serait moins attirante. Mais, elle savait aussi que la survie de son peuple impliquait la
restauration de son statut supranaturel. Elle savait, en outre, que ses larmes, aux pieds d'un roi de chair
et d'os, n'étaient qu'une simple formalité, qu'une façade dissimulant la bénédiction divine. Car, le salut
véritable leur viendrait par la prière.
(Likouteï Si'hot, tome 31)
Verset 17 :
Morde'haï rassembla vingt deux mille enfants juifs. Il pria avec eux et il leur enseigna la Torah. Il leur
expliqua de quelle manière l'offrande de l'Omer était apportée dans le Temple.
Soudain, Haman surgit et il menaça de s'en prendre à ces enfants. Alors, ces derniers déclarèrent, tous
ensemble : " Quoi qu'il arrive, nous resterons avec Morde'haï ".
(Midrash)
CHAPITRE 5
Esther se rend chez le roi
(1) Au troisième jour, Esther mit ses vêtements royaux et elle se tint dans la cour intérieure du palais,
face à ce palais. Le roi siégeait sur son trône royal, dans le palais, face à son entrée. (2) Quand le roi vit
la reine Esther debout dans la cour, elle trouva grâce à ses yeux. Le roi tendit à Esther le sceptre d'or
qu'il avait à la main. Esther s'en approcha et elle toucha l'extrémité du sceptre. (3) Le roi lui dit : " Qu'y a-
t-il, reine Esther ? Quelle est ta requête ? Même s'il s'agit de la moitié du royaume, elle t'est accordée !
". (4) Esther dit : " Si cela satisfait le roi, que le roi et Haman viennent, aujourd'hui, à la fête que j'ai
préparé pour lui ". (5) Le roi déclara : " Dites à Haman qu'il se dépêche d'accéder à la demande d'Esther
".
Le roi et Haman vinrent au festin que Esther avait préparé. (6) Pendant ce festin de vin, le roi dit à
Esther : " Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Quelle est ta requête ? Même s'il s'agit de la
moitié du royaume, ce sera fait. " (7) Esther répondit et déclara : " Voici ma demande et ma requête. (8)
Si j'ai trouvé grâce aux yeux du roi, s'il est agréable au roi de satisfaire ma demande et d'accéder à ma
requête, que le roi et Haman viennent au festin que je préparerai pour eux. Et, demain, j'accomplirai la
demande du roi ".
(9) Ce jour-là, Haman s'en alla content et heureux. Puis, quand Haman vit Morde'haï à la porte du roi, que
celui-ci ne se dressa pas, ne bougea pas devant lui, Haman s'emplit de colère contre Morde'haï. (10)
Haman parvint à se contenir, rentra chez lui, fit appeler ses amis et son épouse Zeresh. (11) Haman leur
fit part de sa glorieuse puissance et de ses nombreux fils, de tout ce que le roi avait fait pour l'élever et
le placer au dessus des ministres et des serviteurs du roi. (12) Puis, Haman dit : " En outre, avec le roi,
la reine Esther n'a invité que moi à la fête qu'elle a préparée. Demain également, je suis convié à son
festin, avec le roi. (13) Mais, tout cela est sans valeur pour moi tant que je vois Morde'haï le Juif
siégeant à la porte du roi ! "
(14) Alors, Zeresh, son épouse et tous ses amis lui dirent : " Que l'on érige une potence de cinquante
coudées de hauteur et, demain, tu diras au roi qu'il y fasse pendre Morde'haï. Par la suite, tu pourras
prendre part au festin, de bonne humeur, avec le roi. " Haman fut satisfait de cette idée et il fit ériger
cette potence.
Commentaires
Verset 4 :
Pourquoi Esther devait-elle inviter Haman ? Le Talmud, au traité Meguila 15b, apporte douze réponses à
cette question. Voici deux d'entre elles :
A) En invitant Haman, Esther espérait susciter la jalousie de A'hachvéroch et de ses ministres. Et, l'on
verra, à ce propos, ce que dit le début du CHAPITRE 6 de la Meguila.
B) Quand les Juifs apprendraient que Esther manifestait son amitié à Haman, ils perdraient toute
confiance en elle. Dès lors, ils s'en remettraient uniquement à D.ieu pour les sauver et Lui
adresseraient leurs prières.
Que le roi et Haman viennent, aujourd'hui : Bien que le Nom de D.ieu ne soit pas explicitement
mentionné dans la Meguila, on l'y trouve, en allusion, de différentes façons. Ainsi, les initiales des mots
composant ce verset, en Hébreu, sont effectivement les quatre lettres du Nom de D.ieu, Youd, Hé, Vav,
Hé.
Telle est la signification profonde du principe de la Michna selon lequel : " Celui qui lit la Meguila 'à
rebours' ne s'est pas acquitté de son obligation ". En effet, quand la Meguila n'est pas lue dans l'ordre,
toutes ces allusions au Nom de D.ieu disparaissent.
(Sefat Emet)
Verset 13 :
Haman, un Amalécite, hérita de ses ancêtres la haine de Morde'haï et des Juifs. Après que les enfants
d'Israël aient quitté l'Egypte, les nations du monde, observant les grands miracles que D.ieu réalisa
alors pour eux, furent saisies par la crainte. Il y eut, toutefois, une exception, celle d'Amalek, parangon
de l'effronterie, qui n'en fut pas effrayé et les attaqua dans le désert.
Dans le domaine spirituel, Amalek symbolise la voix du doute, de l'hésitation, qui taraude l'homme,
chaque fois qu'il est inspiré à faire le bien. Le verset Devarim 25, 18 emploie, à propos d'Amalek, le
terme Kore'ha, signifiant : " qui t'a rencontré ", mais que l'on peut également traduire par : " qui t'a
refroidi ".
Amalek met en doute la sensibilité morale de l'homme. De fait, la valeur numérique du mot Amalek est la
même que celle de Safek, le doute. L'antidote contre Amalek est Morde'haï le Juif, Yehoudi, terme qui
décrit la loyauté d'Israël, transcendant à la fois l'intellect et les émotions, comme on l'a montré dans le
commentaire du verset 2, 5.
(Likouteï Si'hot, tome 3)
CHAPITRE 6
La récompense de Morde'haï, la chute de Haman
La récompense de Morde'haï
(1) Cette nuit-là, le sommeil du roi fut troublé. Il ordonna que le livre des enregistrements, des
chroniques, soit apporté et qu'il soit lu devant le roi. (2) On y trouva écrit que Morde'haï avait donné
l'information relative à Bigtana et Teresh, deux des chambellans du roi, parmi les gardiens du seuil, qui
avait projeté d'assassiner le roi A'hachvéroch. (3) Le roi demanda : " Quelle splendeur et quel honneur
ont été accordés à Morde'haï pour cela ? ". Les intendants du roi répondirent : " Rien n'a été fait pour
lui ". (4) " Qui est dans la cour ? ", demanda le roi.
Juste à ce moment, Haman arriva dans la cour extérieure du palais royal, afin de demander au roi de
pendre Morde'haï sur la potence qu'il avait préparée pour lui. (5) Les intendants du roi lui répondirent :
" Haman se tient dans la cour ". Le roi dit : " Qu'il entre ! ". (6) Haman entra et le roi lui dit : " Que faut-il
faire à un homme que le roi veut honorer ? ". Haman se dit à lui-même : " Qui d'autre que moi le roi
voudrait-il honorer ? ". (7) Haman répondit donc au roi : " A l'homme que le roi veut honorer, (8) on
apportera un vêtement royal, que le roi a porté, un cheval que le roi a monté. La couronne royale sera
posée sur sa tête. (9) Le vêtement et le cheval seront confiés dans les mains d'un des nobles ministres
du roi. On en vêtira l'homme que le roi veut honorer et on le conduira, sur le cheval, dans les places de
la ville, en proclamant devant lui : 'Voici ce qui est fait à l'homme que le roi veut honorer'. " (10) Le roi dit
à Haman : " Hâtes-toi ! Prends le vêtement et le cheval, comme tu l'as dit et fais tout cela pour Morde'haï
le Juif, qui siège à la porte du roi. Ne supprime pas le moindre détail de tout ce que tu as suggéré ! ".
La chute de Haman
(11) Haman prit le vêtement et il le mit à Morde'haï. Il le conduisit sur les places de la ville et il proclama
devant lui : " Voici ce qui est fait à l'homme que le roi veut honorer. " (12) Puis, Morde'haï retourna à la
porte du roi, alors que Haman se dépêcha de rentrer chez lui, pitoyable, la face recouverte. (13) Haman
fit part à son épouse Zeresh et à tous ses amis de tout ce qui lui était arrivé. Ses sages et son épouse
Zeresh lui dirent alors : " Si ce Morde'haï, devant lequel tu as commencé à connaître la chute, est
d'ascendance juive, tu n'auras pas le dessus sur lui. Tu tomberas sûrement devant lui. " (14) Alors qu'ils
lui parlaient encore, les chambellans du roi arrivèrent et se dépêchèrent de conduire Haman au festin
que Esther avait préparé.
Commentaires
Verset 1 :
A ce stade de la lecture de la Meguila, commence le récit du miracle. Le lecteur doit donc lever la voix.
A'hachvéroch craignait que Esther et Haman complotent contre lui. C'est la raison pour laquelle il ne
parvenait pas à trouver le sommeil.
(Commentaire de Rachi sur ce verset)
Le sommeil du roi fut troublé : Le Midrash précise : " Le sommeil du Roi du monde fut troublé. "
L'exil est comparé à la nuit, qui est un moment d'obscurité spirituelle. Pendant la nuit, un homme dort et
son âme perd alors le contrôle de son corps. Durant le sommeil, ses pensées sont désordonnées, alors
que les fonctions les plus basses du corps ne sont pas modifiées. De même, la Divinité, " âme " et Force
de vie de la création, se trouve en état de " sommeil ", pendant le temps de l'exil. De ce fait, la lumière
et l'obscurité se confondent.
Malgré cela, " cette nuit-là ", le Roi de l'univers ne pouvait dormir. Et, la Main de D.ieu se révéla. Pour
autant, cette révélation n'eut pas pour effet de transformer la nuit en jour. La nuit resta ce qu'elle était.
De la sorte, il fut établi, sans ambiguïté, que le dévoilement divin était également possible pendant la
nuit.
(Likouteï Si'hot, tome 7)
Verset 13 :
Zeresh dit : " Cette nation est comparée à la fois aux étoiles et au sable. Quand les Juifs tombent, ils se
trouvent au plus bas, comme le sable et quand ils se redressent, ils s'élèvent au plus haut, jusqu'au ciel
et aux étoiles. "
(Commentaire de Rachi sur ce verset)
CHAPITRE 7
L'exécution de Haman
(1) Le roi et Haman vinrent boire avec la reine Esther. (2) Encore une fois, le second jour, le roi dit à
Esther, durant le festin du vin : " Quelle est ta demande, reine Esther ? Elle te sera accordée. Quelle est
ta requête ? Même s'il s'agit de la moitié du royaume, cela sera fait. " (3) La reine Esther répondit et elle
déclara : " Si j'ai trouvé faveur à tes yeux, ô roi et si cela satisfait le roi, que ma vie me soit accordée par
ma demande et la vie de mon peuple, par ma requête. (4) Car, mon peuple et moi-même, nous avons été
vendus afin d'être anéantis, tués et détruits. Si nous avions été vendus comme esclaves et comme
servantes, je serais restée silencieuse. Mais, en réalité, le persécuteur n'est nullement préoccupé par
la perte causée au roi. "
(5) Le roi A'hachvéroch parla et il dit à la reine Esther : " De qui s'agit-il, qui a eu l'audace de faire
pareille chose ? ". (6) Esther répondit : " Un homme qui est un persécuteur et un ennemi, Haman l'impie
! ". Haman en fut abasourdi, en présence du roi et de la reine. (7) Le roi se dressa, plein de colère. Il
quitta le festin du vin et se rendit dans le jardin du palais. Alors, Haman se leva pour demander à la
reine Esther d'avoir la vie sauve, car il avait compris que l'hostilité du roi, à son encontre, était
irrévocable. (8) Le roi revint du jardin du palais, dans la pièce où se tenait le festin du vin. Or, Haman
était tombé sur le divan sur lequel se trouvait Esther. Le roi dit : " A-t-il l'intention de conquérir la reine
alors que je me trouve dans le palais ? ". Dès que ces mots émanèrent de la bouche du roi, la face de
Haman fut recouverte.
(9) Alors, 'Harvona, l'un des chambellans au service du roi, dit : " En outre, il y a la potence que Haman a
fait ériger pour Morde'haï, qui a parlé pour le bien du roi. Elle se trouve dans la maison de Haman et elle
a cinquante coudées de hauteur. " Le roi dit : " Pendez-le sur elle ! ". (10) Et, l'on pendit Haman sur la
potence qu'il avait préparée pour Morde'haï. Alors, la colère du roi s'apaisa.
Commentaires
Verset 4 :
S'il était motivé par l'intérêt du roi, Haman lui aurait proposé de vendre les Juifs, afin d'obtenir, par cette
transaction, un gain financier. Il aurait également pu en faire ses propres esclaves.
(Commentaire de Rachi sur ce verset)
Selon une autre explication, les difficultés engendrées par tout cela ne justifient pas qu'une telle
préoccupation soit imposée au roi.
(Commentaire de Rabbi Avraham Ibn Ezra sur ce verset)
Verset 5 :
A'hachvéroch parla et il dit à la reine Esther : Jusqu'à ce moment, le roi s'adressait à Esther uniquement
par un intermédiaire, car il n'avait pas connaissance de ses origines. Or, elle venait de lui révéler
qu'elle était elle-même une descendante du roi Chaoul. Désormais, il pouvait donc lui parler
directement.
(Commentaire de Rachi sur ce verset)
Verset 8 :
Couvert : Son visage se couvrit de honte, à la suite de ce qui venait de se passer.
(Targoum sur ce verset)
Selon une autre explication, ce sont les serviteurs du roi qui lui couvrirent le visage. " En effet, la
coutume en vigueur dans la justice persane, voulait que l'on couvre le visage de celui qui se trouvait
en disgrâce auprès du roi ".
(Commentaire de Rabbi Avraham Ibn Ezra sur ce verset)
CHAPITRE 8
Le nouvel édit
Esther demande au roi d'abolir le décret de Haman
(1) Ce jour-là, le roi A'hachvéroch donna à Esther la propriété de Haman, persécuteur des Juifs. Et,
Morde'haï se présenta devant le roi, car Esther lui avait dit qui il était pour elle. (2) Le roi prit son sceau
qu'il avait ôté à Haman et il le donna à Morde'haï. Esther confia à Morde'haï la charge de la maison de
Haman.
(3) Esther parla encore une fois au roi, tomba à ses pieds, pleura et le supplia d'annuler le décret impie
de Haman l'Agaguite, le complot qu'il avait fomenté contre les Juifs. (4) Le roi tendit le sceptre d'or à
Esther et Esther se redressa, se tint debout devant le roi. (5) Elle lui dit : " Si le roi en est satisfait, si
ceci trouve faveur devant lui, si cette idée convient au roi et si je suis plaisante à ses yeux, qu'un ordre
soit donné pour que l'on retire les lettres établissant le complot de Haman, fils de Hamdata, l'Agaguite,
par lesquelles il commanda la destruction des Juifs, dans toutes les provinces du roi. (6) Car, comment
pourrais-je supporter la calamité qui frapperait mon peuple ? Et, comment pourrais-je assister à
l'anéantissement de ma nation ? ".
Le nouvel édit
(7) Le roi A'hachvéroch dit à la reine Esther et à Morde'haï, le Juif : " Voici, j'ai donné la propriété de
Haman à Esther. Lui-même a été pendu sur une potence pour avoir levé la main contre les Juifs. (8)
Quant à vous, vous pouvez émettre tous les décrets que bon vous semble, concernant les Juifs, au
nom du roi et portant le sceau du roi. En effet, un édit écrit au nom du roi et portant le sceau du roi ne
peut pas être annulé ".
(9) Les scribes du roi furent alors convoqués, en le troisième mois, qui est celui de Sivan, au vingt
troisième jour de ce mois. Un édit fut rédigé, accordant tout ce que Morde'haï avait ordonné pour les
Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs, aux nobles des provinces, de Hodou jusqu'à Kouch, cent vingt
sept provinces, à chaque province selon son écriture, à chaque nation selon sa langue et aux Juifs
selon leur écriture et leur langue. (10) Il le rédigea au nom du roi A'hachvéroch et le scella avec le
sceau du roi. Il envoya les lettres par des courriers, cavaliers chevauchant des mules élevées par les
juments des écuries du roi. (11) Selon celles-ci, le roi autorisait les Juifs de chaque ville à se
rassembler, à défendre leur vie, en anéantissant, en tuant et en détruisant l'armée de toute nation ou
de toute province qui pourrait les attaquer, y compris leurs enfants et leurs femmes, de même qu'en
s'appropriant leurs possessions, (12) en une même journée, dans toutes les provinces du roi
A'hachvéroch, le treizième jour du douzième mois, celui d'Adar.
(13) Des copies de l'édit furent envoyées afin qu'il soit érigé en loi dans chaque province, clairement
pour toutes les nations, de sorte que les Juifs soient prêts pour ce jour et puissent se venger de leurs
ennemis. (14) Les courriers, chevauchant les mules des écuries du roi, partirent, avec rapidité et
empressement, emportant l'édit du roi et la loi fut promulguée, à Chouchan, la capitale.
(15) Et, Morde'haï se retira de devant le roi, portant un habit royal bleu et blanc, une large couronne d'or
et un châle de lin fin et de laine pourpre. La cité de Chouchan célébrait et se réjouissait. (16) Pour les
Juifs, il y eut la lumière, l'allégresse, la joie et la gloire. (17) En chaque province, en chaque cité où
parvenaient l'édit du roi et sa loi, c'était l'allégresse et la joie pour les Juifs, une célébration et une fête.
De nombreux non Juifs se convertirent au Judaïsme, car la peur des Juifs s'était emparée d'eux.
Commentaires
Verset 2 :
Il le donna à Morde'haï : Les épreuves auxquelles fut confrontée la progéniture de Ra'hel, celle de son
fils Yossef et celle de Morde'haï, descendant de son fils Binyamin, eurent de la même intensité. En
outre, il en fut de même pour la grandeur que l'un et l'autre parvinrent à atteindre.
Leurs épreuves furent similaires, puisqu'il est dit, à propos de Yossef et de la femme de Putiphar
(Béréchit 39, 10) : " Elle lui parlait, jour après jour, mais il ne l'écoutait pas ". De même également, il est
dit de Morde'haï (Esther 3, 4) : " Ils lui formulaient cette remarque, jour après jour, mais il ne les écoutait
pas ".
Leur accession à la grandeur fut aussi identique. C'est ainsi que le verset (Béréchit 41, 42) dit de Yossef
: " Le Pharaon ôta son anneau et le plaça sur la main de Yossef ". De même, pour Morde'haï, le présent
verset dit : " Le roi prit son sceau et le donna à Morde'haï ".
(Midrash)
En outre, c'est effectivement Yossef qui planta les premières graines, à l'origine de la délivrance de
Pourim, en plaçant le gobelet d'argent, Gavya, dans le sac de blé confié à Binyamin, comme le relate le
verset Béréchit 44, 2. En effet, le mot Gavya peut être décomposé en Yag et Ab, soit treize et soixante
douze.
De fait, treize fois soixante douze font neuf cent trente six, soit la valeur numérique des deux héros de
Pourim, l'un et l'autre descendants de Binyamin, Esther, dont la valeur du nom est six cent soixante et
un et Morde'haï, dont la valeur du nom est deux cent soixante quatorze. En additionnant six cent
soixante et un, deux cent soixante quatorze et l'unité du Collel, le mot unique qui est recherché, on
obtient effectivement neuf cent trente six.
(Bneï Issa'har)
Verset 9 :
Ce verset décrit le renversement de la situation qui était exposée par le verset 3, 12. Celui-ci montrait
comment avait été promulgué le décret d'extermination des Juifs. Or, l'un et l'autre utilisent des termes
pratiquement identiques.
Pour autant, ce verset présente trois mots supplémentaires, que le précédent n'avait pas. De la sorte, il
fait allusion aux trois jours de jeûne qui permirent d'annuler le décret de Haman.
En outre, précisément du fait de sa signification, ce verset est le plus long de toute la Torah, puisqu'il
compte, au total, quarante trois mots.
(Rokéa'h)
Verset 11 :
Le lecteur doit dire, tout d'abord, Laharog Ou Leabed, " en tuant et en détruisant ", puis Ve Laharog Ou
Leabed, " et en tuant et en détruisant ".
Versets 15 et 16 :
Ces deux versets sont lus, l'un après l'autre, à voix haute, d'abord par l'assemblée et seulement ensuite
par le lecteur.
Verset 16 :
Il y eut la lumière, l'allégresse, la joie et la gloire : Le traité Meguila 16b enseigne : " La lumière fait
référence à la Torah, l'allégresse aux fêtes, la joie à la circoncision et la gloire aux Tefillin. "
Haman avait spécifiquement interdit l'observance de ces quatre Mitsvot. Or, il avait maintenant disparu
et les Juifs étaient donc libres de les pratiquer à nouveau.
(Commentaire de Rachi, à cette référence)
Verset 17 :
La peur des Juifs s'étaient emparée d'eux : En fait, " Celui dont les Juifs avaient peur s'était emparé
d'eux ". La crainte de D.ieu, par les Juifs, avait alors acquis une telle intensité que leurs concitoyens en
furent eux-mêmes influencés et ils décidèrent de se convertir au Judaïsme.
(Rabbi Moché Isserlès)
CHAPITRE 9
Les Juifs renversent leurs ennemis, la confirmation de Pourim
Les Juifs renversent leurs ennemis
(1) Au treizième jour du douzième mois, qui est celui d'Adar, quand vint le temps d'accomplir l'édit du roi
et sa loi, au jour que les ennemis des Juifs avaient pensé les dominer, la situation fut renversée et ce
sont les Juifs qui dominèrent leurs ennemis. (2) Les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes, dans
toutes les provinces du roi A'hachvéroch, afin d'attaquer ceux qui voulaient leur nuire. Aucun homme
ne put se tenir sur leur chemin, car leur crainte s'était emparée de toutes les nations. (3) Tous les
ministres des provinces, les satrapes, les gouverneurs, les préposés du roi honoraient les Juifs, car la
crainte de Morde'haï s'était abattue sur eux. (4) De fait, Morde'haï était important, dans le palais du roi et
sa renommée se répandait dans toutes les provinces, car Morde'haï avait un pouvoir grandissant sans
cesse.
(5) Les Juifs passèrent leurs ennemis au fil de l'épée, tuant et détruisant. Ils firent à leurs ennemis ce
que bon leur semblait. (6) A Chouchan, la capitale, les Juifs tuèrent et détruisirent cinq cents
personnes, (7) et ils tuèrent Parchandata et Dalfon et Aspata (8) et Porata et Adalya et Aridata (9) et
Parmachta et Arisaï et Aridaï et Vaïzata, (10) les dix fils de Haman, fils de Hamdata, persécuteur des Juifs,
mais ils ne prirent rien du butin. (11) Ce jour-là, le nombre de personnes tuées à Chouchan, la capitale,
fut produit devant le roi. (12) Et, le roi dit à la reine Esther : " A Chouchan, la capitale, les Juifs ont tué et
détruit cinq cents hommes et les dix fils de Haman. Et, qu'ont-ils fait dans les autres provinces du roi !
Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. As-tu une autre requête ? Elle sera exaucée. " (13)
Esther répondit : " Si le roi en est satisfait, que les Juifs de Chouchan soient autorisés à faire demain ce
qui était légal aujourd'hui et que les dix fils de Haman soient pendus sur une potence ". (14) Le roi
ordonna qu'il en soit ainsi, la loi fut proclamée à Chouchan et les dix fils de Haman furent pendus.
(15) Ainsi, les Juifs de Chouchan se rassemblèrent encore, au quatorzième jour du mois d'Adar et ils
tuèrent trois cents hommes, à Chouchan, mais ils ne prirent rien du butin. (16) Tous les autres Juifs,
dans les différentes provinces du roi, se rassemblèrent et sauvèrent leur vie en se libérant de leurs
ennemis. Ils tuèrent soixante quinze mille de ceux qui les haïssaient, mais ils ne prirent rien du butin,
(17) le treizième jour du mois d'Adar. Ils se reposèrent le quatorzième jour, en firent une fête et une
célébration joyeuse. (18) Les Juifs de Chouchan se rassemblèrent le treize et le quatorze Adar, ils se
reposèrent le quinze, en firent une fête et une célébration joyeuse. (19) De ce fait, les Juifs Prazi, c'est-
à-dire ceux qui habitent dans les villes sans muraille d'enceinte, célèbrent la fête au quatorzième jour
du mois d'Adar, jour de festin, de réjouissance, où ils envoient des mets les uns aux autres.
(20) Morde'haï rédigea ces événements et il envoya des lettres à tous les Juifs vivant dans les
différentes provinces du roi A'hachvéroch, proches ou éloignées, (21) leur demandant de s'astreindre à
célébrer, chaque année, le quatorzième et le quinzième jours du mois d'Adar, (22) comme aux jours où
les Juifs furent libérés de leurs ennemis et au mois qui fut transformé pour eux d'angoisse en joie, de
deuil en fête, en en faisant des jours de célébration, de réjouissance, en envoyant des mets les uns aux
autres, en faisant des dons aux pauvres. (23) Et, les Juifs acceptèrent comme une obligation ce qu'ils
avaient déjà commencé à observer et ce que Morde'haï leur avait écrit.
(24) En effet, Haman, fils de Hamdata, l'Agaguite, persécuteur des Juifs, avait comploté contre les Juifs
afin de les exterminer et il fit un Pour, c'est-à-dire un tirage au sort, pour les décimer et les détruire. (25)
Mais, quand elle arriva devant le roi, celui-ci déclara, et ordonna que des lettres soient rédigées à cet
effet, que l'infâme complot de Haman contre les Juifs se retourne contre sa propre tête, que lui et ses
fils soient pendus sur une potence. (26) C'est pour cela qu'ils appelèrent ces jours Pourim, du fait du
Pour, à cause de tous les événements consignés dans cette épître, exposant ce qui leur arriva et
pourquoi ils jugèrent bon d'instaurer une fête.
(27) Les Juifs établirent et s'engagèrent, pour eux-mêmes, pour leurs descendances et pour tous ceux
qui se convertiraient à leur foi, à célébrer, chaque année, ces deux jours de la manière qui vient d'être
décrite ici, aux dates qui conviennent. Ceci ne sera jamais aboli. (28) Ces jours sont commémorés et
célébrés, en chaque génération, par chaque famille, dans chaque province et chaque ville. Les jours de
Pourim ne disparaîtront jamais d'entre les Juifs et leur souvenir ne s'effacera pas de leurs descendants.
La confirmation de Pourim et la sanctification du livre d'Esther
(29) La reine Esther, fille d'Avi'haïl et Morde'haï le Juif écrivirent l'importance des miracles, afin d'établir
la fête par cette seconde épître de Pourim. (30) Et, il envoya des lettres à tous les Juifs, dans les cent
vingt sept provinces du royaume de A'hachvéroch, avec des mots de paix et de vérité, (31) pour leur
demander d'observer ces jours de Pourim aux dates qui conviennent, de la manière qui a été établie
pour eux par Morde'haï le Juif et la reine Esther, puisqu'ils s'étaient engagés eux-mêmes et avaient
engagé leur descendance, à observer les jeûnes et les lamentations. (32) Et, le discours d'Esther
confirma l'observance de ces jours de Pourim. Le récit en fut consigné dans l'Ecriture.
Commentaires
Verset 2 :
Le lecteur dit Bifneïhem, " sur leur chemin ", puis il répète Lifneïhem, terme qui a la même signification.
Verset 6 à 10 :
L'assemblée lit, à voix haute, dans une seule respiration, les trois derniers mots du verset 6, les versets
7 à 9 et le premier mot du verset 10. Par la suite, le lecteur en fait de même.
Pourquoi l'assemblée lit-elle également les noms des fils de Haman ? Le Tsafnat Paanéa'h apporte la
réponse suivante à cette question :
Chacun est tenu de lire l'ensemble de la Meguila. Toutefois, un principe hala'hique établit qu'il y a bien
équivalence entre la lecture personnelle et le fait d'écouter celle de quelqu'un d'autre. C'est pour cette
raison que l'on peut effectivement s'acquitter de son obligation en écoutant celui qui lit la Meguila. A
l'opposé, le lecteur ne peut pas acquitter celui qui l'écoute de son obligation de dire l'ensemble de ces
noms dans une seule respiration. C'est la raison pour laquelle chacun les dit pour son propre compte.
Verset 17 :
Une fête et une célébration joyeuse : 'Hanouka commémore le triomphe de l'âme juive. Car, les Grecs,
dans un premier temps, ne souhaitaient pas la disparition physique des Juifs. Ils recherchaient
uniquement leur perte morale en faisant d'eux des adeptes de l'Hellénisme. C'est pour cela que la fête
de 'Hanouka est célébrée par l'allumage de bougies, une pratique qui est silencieuse et qui symbolise
parfaitement cette âme.
Pourim, à l'opposé, célèbre la victoire de l'existence physique des Juifs sur le complot de Haman, lequel
recherchait bien leur destruction physique. C'est pour cela qu'à l'occasion de Pourim, est célébrée une
fête ayant la dimension la plus matérielle.
(Levouch)
Célébration joyeuse : De façon générale, la joie comprend quatre niveaux :
A) Il est dit, tout d'abord : " Servez D.ieu dans la joie ". A ce stade, l'objectif essentiel est bien le service
de D.ieu proprement dit, alors que la joie a uniquement un rôle secondaire.
B) La Torah demande, en outre : " Tu te réjouiras lors de ta fête ". Dans ce cas, la joie est elle-même une
Mitsva. Pour autant, elle possède bien une cause spécifique, qui est, en l'occurrence, la fête.
C) Nos Sages disent que : " quand commence le mois d'Adar, on intensifie sa joie ". La joie d'Adar n'est
pas consécutive à une Mitsva spécifique. Elle conserve un caractère général et elle se manifeste
également dans les situations les plus ordinaires.
D) Enfin, il y a la joie de Pourim. C'est alors non seulement l'origine de cette joie, mais aussi la joie
proprement dite qui importe. Se réjouir est alors un but en soi.
La joie de Pourim exprime la dimension la plus profonde de l'âme, celle qui transcende toute
conscience de sa propre existence. C'est précisément ce niveau qui se révéla à l'époque de Morde'haï
et d'Esther. De la sorte, la salut put, lui aussi, ne pas être soumis à l'ordre naturel.
(Likouteï Si'hot, tome 4)
Verset 22 :
Dons aux pauvres : Il n'est pas question ici de charité, mais bien de dons. La charité est ce que l'on
donne au pauvre parce que l'on a pitié de lui. Les dons, en revanche, sont échangés entre personnes
équivalentes, en signe de gratitude et d'amitié.
En utilisant le terme " dons ", la Meguila révèle que la charité n'est pas à sens unique. De fait, celui qui
la donne obtient bien plus que celui qui la reçoit.
(Likouteï Si'hot, tome 2)
Verset 27 :
Les Juifs établirent et s'engagèrent : Avant de donner la Torah aux enfants d'Israël, D.ieu plaça la
montagne au dessus de leur tête, comme un tonneau et Il leur dit : " Si vous acceptez la Torah, tant
mieux. Si vous la refusez, vous serez enterrés ici ". Il en résulte que la Torah fut acceptée sous la
contrainte.
A l'époque de A'hachvéroch, par contre, les Juifs acceptèrent la Torah de leur plein gré, ainsi qu'il est
dit : " Ils établirent et s'engagèrent ", autrement dit " ils établirent ", durant le règne de A'hachvéroch,
ce à quoi ils s'étaient déjà " engagés ", lors du don de la Torah.
(Traité Chabbat 88a)
Les événements miraculeux du mont Sinaï firent que les enfants d'Israël se consumèrent, par le feu et
par l'amour de D.ieu. En pareil état, aucune acceptation ne saurait être un engagement véritable.
Puis, vint l'époque de Pourim et l'on put alors constater que les Juifs restaient fidèles à la Torah et aux
Mitsvot, malgré l'environnement hostile dans lequel ils évoluaient. Il y eut donc bien là un engagement
véritable.
(Maharal de Prague)
Verset 28 :
Ces jours sont commémorés et célébrés : Quand une fête est " commémorée " de la manière qui
convient, quand on la revit, à proprement parler, on peut recevoir les influences spirituelles qui se
manifestèrent, quand elle fut donnée pour la première fois. Dès lors, chaque année, l'événement est "
célébré " comme s'il se passait véritablement pour la première fois.
(Ari Zal)
Les jours de Pourim : Yom Kippour s'appelle également Yom Ha Kippourim, textuellement " le jour qui
est comme Pourim ", conformément à l'interprétation que donnent les Tikouneï Zohar de cette
expression. On peut en déduire l'immense élévation de la fête de Pourim, dépassant même celle de
Yom Kippour.
A Yom Kippour, les Juifs doivent se détacher des aspects physiques et mondains de leur existence
pour se consacrer à la prière. Ce jour est saint et tous se vêtissent alors de blanc, afin de ressembler
aux anges. En pareil cas, l'élévation est obtenue au prix d'un retrait, par rapport à la matière du monde.
A l'opposé, l'histoire de Pourim est celle de l'engagement de D.ieu au sein même de ce monde, dans le
contexte de la nature. La célébration de cette fête reçoit une connotation fortement matérielle. En effet,
Pourim établit de manière éclatante l'unité intrinsèque de l'univers, directement liée à l'Unité de son
Créateur.
(Likouteï Si'hot, tome 4)
Leur souvenir ne s'effacera pas : " Lorsque toutes les fêtes seront abrogées, Pourim sera encore
célébré par les Juifs. "
(Midrash)
Lorsque le Machia'h viendra, la joie et la tranquillité des fêtes seront une expérience quotidienne. La
lumière émanant de ces fêtes sera alors comparable à celle d'une bougie par rapport à la clarté du jour.
Or, même dans une situation aussi élevée spirituellement, la grandeur de Pourim devra encore être
célébrée.
(Torah Or)
CHAPITRE 10
Morde'haï devient le vice-roi
(1) Le roi A'hachvéroch leva un impôt sur le continent et les îles de la mer. (2) Tout le récit de son
pouvoir et de sa puissance, la narration de la grandeur de Morde'haï, que le roi avait promu, sont
consignés dans le livre des chroniques des rois de Médie et de Perse.
(3) Car, Morde'haï, le Juif était le second du roi A'hachvéroch, un chef des Juifs, aimé par ses nombreux
frères. Il rechercha le bien-être de son peuple et il parla de paix pour tous leurs descendants.
Commentaires
Verset 3 :
Ce verset est lu, à haute voix, par l'assemblée et seulement après cela, par le lecteur.