Le Saint et le Saint des Saints : dimensions et construction
1. Il y avait un rocher1 dans le Saint des Saints, sur son côté Ouest, sur lequel était posée l’
Arche et devant, un flacon de la Manne et le bâton d’Aharon.
Lorsque Salomon construisit le Temple, il savait qu’il serait un jour détruit, et il y bâtit un
endroit pour y cacher l’Arche, en bas d’un profond labyrinthe.
C’est Josias qui ordonna de la cacher là où Salomon avait prévu, comme il est écrit « il dit
aux Lévites qui enseignent à tout Israël, consacrés à D.ieu : déposez l’Arche Sainte à l’
endroit préparé par Salomon fils de David, le Roi d’Israël ; puis vous ne la porterez plus sur
l’épaule ; maintenant vous servirez l’Éternel votre D.ieu etc... »2.
Avec l’Arche furent également cachés le bâton d’Aharon, le flacon de manne, et l’huile d’
onction.
Tous ces objets manquaient dans le Second Temple. De même, l’Esprit Divin ne répondait
plus par les Ourim et les Toumim3 qui étaient utilisés à l'époque du Second Temple, et on
ne les interrogeait plus, ainsi qu’il est dit « jusqu’au rétablissement du Prêtre portant les
Ourim et les Toumim »4. Ils n’étaient confectionnés que pour compléter les huit vêtements
du Grand Prêtre afin qu’il ne lui en manque aucun.
2. Dans le premier Temple, il y avait une cloison séparant le Kodech du Kodech
Hakodachim, d’une coudée d’épaisseur.
Lorsqu’ils construisirent le Deuxième Temple, ils ne savaient si l’épaisseur de la cloison
faisait partie des dimensions du Kodech ou des dimensions du Saint des Saints.
C’est pourquoi ils construisirent le Saint des Saints d’une profondeur exacte de vingt
coudées, et le Kodech exactement de quarante coudées, en rajoutant une coudée entre
Kodech et Kodech Hakodachim. Ils n’y mirent pas de mur mais deux tentures, l’une côté
Saint des Saints et l’autre côté Kodech, distantes d’une coudée correspondant à l’
épaisseur de la cloison qu’il y avait dans le Premier Temple.
Le premier Sanctuaire, n’avait lui qu’une seule tenture, ainsi qu’il est écrit « Ce rideau sera
pour vous une séparation »5.
3. Le Heikhal construit au retour de l’exil faisait cent coudées sur cent coudées, et une
hauteur de cent coudées. Voici comment se décomposait sa hauteur :
ils construisirent une dalle de six coudées de hauteur, entièrement pleine, qui lui servait de
fondation.
un mur haut de quarante coudées.
Un plafond décoré6 d’une coudée de hauteur.
Au-dessus desquelles un espace vide de deux coudées pour canaliser l’eau d’écoulement,
appelé Beit Dilfa.
l’épaisseur du plafond au-dessus cette chambre d’écoulement était d’une coudée.
une chape d’une coudée.
une chambre supérieure dont les murs faisaient quarante coudées de hauteur.
Un plafond décoré d’une coudée de hauteur.
séparé par un vide de deux coudées (Beit Dilfa)
d’un plafond d’une coudée d’épaisseur,
couvert d’une chape d’une coudée d’épaisseur.
un parapet de trois coudées.
une lame de fer d’une coudée, acérée comme un glaive surmontait le parapet, pour
empêcher les oiseaux de s’y poser, appelée Kalé Orev7.
Le tout mesurait donc cent coudées.
4. D’Ouest en Est, cent coudées dont voici le décompte :
quatre murs successifs limitaient trois espaces vides. Du mur le plus à l’Ouest au premier
mur intérieur, cinq coudées ;
entre le deuxième mur et le troisième, six coudées ;
du troisième mur au quatrième mur, six coudées. Les distances de mur à mur incluent l’
épaisseur du mur et l’espace vide.
la longueur du Saint des Saints vingt coudées.
une coudée pour l’espace entre les deux tentures séparant le Kodech du Kodech
Hakodachim.
la longueur du Kodech quarante coudées.
l’épaisseur du mur de l’Est où se trouvait le portail six coudées.
le Oulam onze coudées,
et l’épaisseur du mur du Oulam, cinq coudées.
Soit en tout cent coudées.
5. Du Nord au Sud, cent coudées :
l’épaisseur du mur du Oulam, cinq coudées ;
du mur du Oulam jusqu’au mur latéral du Kodech, dix coudées ;
les parois du Kodech comprenaient six cloisons successives délimitant entre elles cinq
espaces vides ; de la plus extérieure à la suivante, cinq coudées ;
entre la deuxième et la troisième, trois coudées ;
de la troisième à la quatrième, cinq coudées ;
entre la quatrième et la cinquième, six coudées ;
et de la cinquième à la cloison la plus interne six coudées ;
soit quarante coudées de part et d’autre,
et la dimension interne du Kodech de vingt coudées,
soit un total de cent coudées.
6. Le Pichpech (portillon) est une petite porte. Il y avait deux portillons d’accès au Heikhal
de part et d’autre de la Grande Porte qui était au milieu de la largeur du Heikhal, l’un au
Nord et l’autre au Sud.
Celui du Sud ne fut jamais utilisé, et c’est à son propos que Ezéchiel explique « cette porte
restera fermée et ne devra pas être ouverte »8.
C’est par celui du Nord que l’on passait, progressant entre deux cloisons jusqu’à arriver à
un endroit ouvert sur la gauche vers le Kodech. C’est par ici que l’on accédait au Heikhal
pour aller ensuite jusqu’à la Grande Porte pour l’ouvrir.9
7. La Grande Porte était large de dix coudées, et haute de vingt coudées. Elle avait quatre
vantaux : deux à l’intérieur et deux à l’extérieur. Les vantaux extérieurs s’ouvraient vers l’
intérieur, recouvrant l’épaisseur du mur. Les vantaux intérieurs s’ouvraient dans l’intérieur
même du Heikhal et se rabattaient contre le mur .
8. Le Portail du Oulam était haut de quarante coudées, large de vingt, et ne comportait pas
de vantail.10
Cinq corniches en bois précieux11 surplombaient l’ouverture. La corniche inférieure
débordait la largeur de l’ouverture d’une coudée de part et d’autre, et chacune des cinq
dépassait celle du dessous d’une coudée de chaque côté. La cinquième corniche mesurait
donc trente coudées de large.
Une couche de pierres les séparait l’une de l’autre.
9. Le Temple était large de devant et étroit par derrière, tel un lion accroupi.
Des galeries faisaient tout le tour de la construction, à l’extérieur du mur de la Messibah12 .
La galerie13 inférieure faisait 5 coudées de large et était couverte par un toit de six
coudées, la galerie du milieu six coudées et son toit sept coudées et la galerie supérieure
sept coudées, ainsi qu’il est dit « et le balcon inférieur etc... »14 . Ces trois galeries
entouraient le Heikhal de ses trois côtés.
De même, tout autour du Oulam du bas jusqu’en haut, il y avait une coudée lisse puis un
bandeau15 de trois coudées, une coudée lisse puis un bandeau de trois coudées, jusqu’en
haut. Ces reliefs entouraient tous les murs. Leur profondeur était de trois coudées avec
une coudée entre chaque bandeau. Le bandeau supérieur faisait lui quatre coudées de
large.
10. Tous ces espaces vides entre les cloisons s’appellent les loges. Disposés autour du
Sanctuaire, il y avait cinq espaces au Nord, cinq au Sud, et trois à l’Ouest. Ils étaient
séparés en trois niveaux superposés, ce qui aménageait quinze loges au Sud : cinq
dessous, cinq dessus et cinq par-dessus ; de même, quinze loges au Nord ; huit loges à l’
Ouest : trois puis trois dessus, et deux par-dessus sur un seul niveau. Il y avait en tout 38
loges.
11. Chaque loge avait trois ouvertures s’ouvrant l’une sur la loge de droite, l’une sur la loge
de gauche et une sur la loge supérieure. A l’angle Nord-Est, la loge de l’étage du milieu
avait cinq ouvertures : une vers la loge de droite, une vers la loge supérieure, une vers la
Messibah, une vers la loge où se trouvait le portillon, et la dernière vers le Heikhal.
12. Une rampe (Messibah) montait du coin Nord-Est au coin Nord Ouest, par lequel on
montait sur le toit des loges. On montait face à l’Ouest en parcourant tout la face Nord du
Sanctuaire, jusqu’à arriver à la face Est. De là on se tournait vers le Sud, et l’on montait en
longeant la face Ouest, jusqu’à arriver à la face Sud. Arrivé à l’angle Sud Ouest, on se
tournait vers l’Est pour monter en parcourant la face Sud, jusqu’à arriver à la porte de la
chambre supérieure, car cette porte s’ouvrait au Sud.
13. Près de la porte se trouvaient deux mâts en cèdre qui permettaient de monter jusqu’au
toit de la chambre supérieure. Dans la Chambre, des extrémités de poutre16 délimitaient le
plafond du Kodech du plafond du Kodech Hakodachim. Des trappes y étaient ouvertes au
plafond du Kodech Hakodachim par lesquelles on descendait les ouvriers (chargés de l’
entretien des murs du Saint des Saints) dans des nacelles17 afin qu’ils ne puissent admirer
la beauté du Saint des Saints.18 Une fois par an, de Pessa’h en Pessa’h, on ravalait les
murs du Heikhal.