L'annonce de l'exil et de la délivrance


L’histoire de la fête de Pessa'h a ses origines au temps d'Abraham.
Lorsque D.ieu avait promis à Abraham (dont le nom à ce moment-là
était encore Abram) un héritier dont la postérité serait aussi
nombreuse que les étoiles. Il lui avait annoncé en même temps la
longue période d'esclavage que ses enfants supporteraient pendant
400 ans jusqu'à ce qu'ils soient libérés « avec de grandes richesses
».

Le premier des descendants d'Abraham qui arriva en Égypte fut
Joseph, dont l'élévation miraculeuse de l'état d'esclave à celui de
vice-roi est un des récits les plus animés de la Torah. Dans
l'histoire dramatique de Joseph et de ses frères, nous pouvons
voir clairement la main agissante de la Divine Providence qui a
conduit Jacob et sa famille en Égypte dans la joie.

L'arrivée de Jacob et de sa famille en Égypte fut une marche triomphale. De même le départ,
210 ans plus tard, de leurs enfants, les enfants d'Israël, hors d'Égypte, fut également une
marche triomphale. Mais il y avait cette différence : la petite famille de soixante-dix personnes
était devenue une nation grande et unie de plusieurs millions d'âmes, dont les 600 000 adultes
(hommes seulement) marchaient devant « avec une main forte ».

L'histoire de la Pâque, complétée par Chavouot (avec le don de la Torah sur le mont Sinaï) est
l'histoire de la naissance du « royaume de prêtres » et de la « nation sainte », notre peuple juif.

L'asservissement d'Israël

Joseph et ses frères moururent, et les enfants d'Israël se multiplièrent dans le pays d'Égypte.
Peu de temps après, le roi Pharaon mourut également, et un nouveau roi monta sur le trône. Il
n'éprouvait ni amour ni sympathie pour les enfants d'Israël et choisit d'oublier tout ce que
Joseph avait fait pour l'Égypte.

Il décida d'agir contre l'influence et le nombre grandissant des enfants d'Israël. Il réunit son
conseil et ce dernier fut d'avis de réduire ce peuple en esclavage et de l'opprimer avant qu'il ne
devienne trop puissant.

Pharaon se lança dans une politique qui consistait à limiter la liberté personnelle des Hébreux, à
leur imposer de lourds impôts, et à recruter leurs hommes pour former des équipes de travaux
forcés sous la direction de durs contremaîtres. Les enfants d'Israël furent contraints de bâtir des
cités, d'ériger des monuments, de construire des routes, de travailler dans des carrières et de
tailler des pierres et de cuire des briques ou des tuiles. Mais, plus les Égyptiens les opprimaient,
et plus les restrictions qui leur étaient imposées devenaient dures, plus les enfants d'Israël
augmentaient et se multipliaient. À la fin, quand le roi Pharaon vit que de forcer les Hébreux à
travailler dur n'empêchait pas leur nombre de s'accroître, il décréta que tous les enfants mâles
nouveau-nés des Hébreux seraient jetés dans le Nil. Il n'y aurait qu'aux filles qu'on permettrait
de vivre. Il espérait ainsi mettre fin à l'augmentation numérique de la population juive, et en
même temps éliminer le danger qui, selon les prédictions de ses astrologues, menaçait sa
propre vie en la personne d'un chef qui devait naître parmi les enfants d'Israël.

Le seul groupe de Juifs qui échappa à l'esclavage fut la tribu de Lévi. Lévi fut le dernier des fils
de Jacob à mourir, et son influence sur sa tribu fut grande et durable. Ils avaient conservé
l'école de Torah que Jacob avait établie à Gochène, et ils instruisaient les enfants d'Israël dans
la connaissance de D.ieu et de Ses saints enseignements. Ainsi, ils s'occupaient de matières
spirituelles et ne se mêlaient pas aux Égyptiens, alors que beaucoup de leurs frères avaient
abandonné leurs coutumes et leurs façons de vivre anciennes. Sauf pour ce qui était du
langage, du vêtement et des noms propres, beaucoup d'entre les enfants d'Israël s'étaient
assimilés complètement au milieu social et culturel de leurs voisins égyptiens, et ils furent les
premiers à soulever la colère des Égyptiens. Les enfants de Lévi, quant à eux, se virent
épargner l'esclavage et l'oppression que les enfants d'Israël subirent de la part des Égyptiens.

Le petit-fils de Lévi, Amram, fils de Kéhath, épousa Yokhévède, et elle lui donna trois enfants.
Leur premier enfant fut une fille du nom de Miriam, qui devait devenir plus tard une grande
prophétesse du peuple juif. Leur second enfant fut Aaron, le grand-prêtre de D.ieu, célèbre
pour son extraordinaire amour de la paix. Ce fut, après Moïse, le plus grand chef de notre
peuple à cette époque. Ce fut le plus jeune fils d'Amram, Moïse, qui devait faire sortir les
enfants d'Israël hors d'Égypte et recevoir pour eux la sainte Torah sur le mont Sinaï.

L'ambassadeur divin

Les enfants d'Israël ne purent supporter davantage les souffrances et les persécutions terribles
qu'ils subissaient entre les mains de leurs cruels dominateurs. Leurs appels à l'aide, leurs
supplications et leurs prières, venant réellement du fond de leur cœur, pénétrèrent à travers les
cieux. D.ieu se rappela son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob, et décida de délivrer leurs
descendants de la servitude.

Moïse avait quatre-vingts ans, et son frère quatre-vingt-trois quand ils entrèrent dans le palais
du roi Pharaon. Pharaon demanda aux deux frères ce qu'ils désiraient. Le message résonna
comme un ordre : « Ainsi a parlé l'Éternel, D.ieu d'Israël : laisse partir Mon peuple, qu'il puisse
célébrer une fête pour Moi dans le désert. » Pharaon refusa avec hauteur, disant qu'il n'avait
jamais entendu parler du D.ieu des Israélites, et que Son nom n'était pas enregistré dans sa
liste des dieux de toutes les nations. De plus, il accusa Moïse et Aaron de conspirer contre le
gouvernement, et de se mêler du travail des esclaves Hébreux. Sur l'instigation de Moïse, Aaron
accomplit alors des miracles que D.ieu l'avait rendu capable d'accomplir, mais Pharaon ne fut
pas grandement impressionné, car ses magiciens pouvaient faire presque aussi bien.

Le jour même, Pharaon ordonna à ses surveillants d'augmenter les exigences imposées aux
enfants d'Israël et de rendre leur fardeau encore plus lourd. S'ils trouvaient le temps de penser
à la liberté, au service de D.ieu et à des idées de ce genre, tout à fait déplacées pour des
esclaves, c'est qu'ils avaient, pensait Pharaon, beaucoup trop de loisirs. Alors qu'auparavant on
leur fournissait des matières premières, ils devaient maintenant non seulement produire la
même quantité de travail, mais en plus ils devaient produire eux-mêmes les matières premières
nécessaires à la fabrication des briques. Les enfants d'Israël étaient physiquement dans
l'impossibilité de se mesurer avec la tâche énorme que cela représentait, et ils furent encore
plus malheureux qu'auparavant. Dans leur désespoir, les enfants d'Israël reprochaient
amèrement à Moïse et à Aaron de rendre leur sort pire encore, au lieu de les aider.

Profondément blessé et déçu, Moïse se mit à prier D.ieu. D.ieu le consola et lui assura que sa
mission pouvait réussir, mais pas avant que le Pharaon et tous ceux d'Égypte ne soient frappés
de terribles plaies, afin d'être équitablement punis pour avoir opprimé les enfants d'Israël. Les
enfants d'Israël verraient et reconnaîtraient alors leur D.ieu vrai et digne de foi.

Les dix plaies

Pharaon persistait dans son refus de libérer les enfants d'Israël, Moïse et Aaron l'avertirent que
D.ieu les punirait lui et son peuple. Et tout d'abord, les eaux de la terre d'Égypte se
changeraient en sang. Moïse descendit avec Aaron vers le fleuve. Et Aaron leva son bâton,
frappa les eaux et les changea en flots de sang. Tout le peuple d'Égypte et le roi lui-même
contemplèrent ce miracle ; ils virent les poissons mourir tandis que le sang coulait sur la terre ;
et ils se détournaient avec dégoût de l'odeur désagréable qui se dégageait du fleuve sacré. Il
leur devint impossible de boire l'eau du Nil, célèbre pour son goût délicieux ; et ils furent obligés
de creuser profondément dans le sol pour trouver de l'eau. Malheureusement pour les
Égyptiens, non seulement les flots du Nil, mais toutes les eaux d'Égypte, partout, s'étaient
changées en sang. Les poissons moururent dans les rivières et dans les lacs, et pendant une
semaine entière, hommes et bêtes souffrirent d'une horrible soif. Cependant, Pharaon ne céda
pas.

Après un avertissement en temps voulu, la seconde plaie s'abattit sur l'Egypte. Aaron étendit sa
main sur les eaux d'Égypte, et les grenouilles s'assemblèrent en foule. Elles couvrirent chaque
pouce de terrain, et pénétrèrent dans les maisons et dans les chambres. De quelque côté qu'un
Égyptien se tournât, quoi que ce soit qu'il touchât, il rencontrait les corps gluants des
grenouilles, dont les croassements remplissaient l'air. Alors, Pharaon prit peur, et demanda à
Moïse et à Aaron de prier D.ieu pour qu'il éloigne le fléau, promettant que cette fois-ci il
libérerait le peuple juif. Mais aussitôt que les grenouilles eurent disparu, il rompit sa promesse et
refusa de laisser partir les enfants d'Israël.

Alors, D.ieu ordonna à Aaron de frapper la poussière du sol avec son bâton, et à peine l'eût-il
fait que dans toute l'Égypte la vermine monta de la poussière et couvrit le pays. Hommes et
bêtes souffrirent d'indescriptibles souffrances à cause de cette terrible plaie. Bien que ses
conseillers lui aient signalé que c'était certainement là une punition divine, Pharaon endurcit son
cœur et resta implacable dans sa décision de garder les enfants d'Israël en esclavage.

La quatrième plaie qui harcela les Égyptiens consista en hordes d'animaux sauvages errant
dans toute la campagne et détruisant tout sous leurs pas. Seule la province de Gochène où
demeuraient les enfants d'Israël fut épargnée par cette plaie comme elle l'avait été par les
précédentes. À nouveau Pharaon promit sincèrement de laisser partir les juifs dans le désert à
condition qu'ils n'aillent pas trop loin. Moïse pria D.ieu et les animaux sauvages disparurent.
Mais aussitôt qu'ils furent partis, Pharaon retira sa promesse et refusa d'accorder ce que Moïse
lui demandait.

Alors, D.ieu envoya une épidémie mortelle qui tua la plupart des animaux domestiques des
Égyptiens. Combien le peuple dut s'affliger lorsqu'il vit périr ses nobles chevaux, l'orgueil de
l'Égypte ; quand tout le bétail des champs fut frappé sur un mot de Moïse, et quand les animaux
qu'ils considéraient comme des dieux moururent abattus par la plaie. Ils eurent, en plus
l'humiliation de voir les animaux des Israélites entièrement sains et saufs. Cependant, Pharaon
endurcit encore son cœur et refusa de laisser partir les Israélites.

Alors arriva la sixième plaie, qui fut si pénible et si odieuse qu'elle dut frapper le peuple d'Égypte
d'horreur et d'angoisse. D.ieu ordonna à Moïse de prendre de la suie du fourneau et de la
répandre vers les cieux ; et à peine Moïse eut-il obéi que les ulcères s'ouvrirent sur le corps des
hommes et des bêtes à travers tout le pays d'Égypte.

Alors, Moïse annonça à Pharaon qu'une grêle d'une violence sans précédent allait ravager le
pays ; aucune chose vivante, aucun arbre, aucune herbe, n'allaient échapper sans dommage à
sa fureur ; on ne pouvait trouver le salut qu'à l'abri des maisons ; ainsi, ceux qui le croiraient et
auraient peur pourraient rester chez eux, et garder leur troupeau dans les étables ; quelques
Égyptiens prirent ce conseil à cœur ; mais les insouciants et les opiniâtres laissèrent leur bétail
dans les champs avec leurs serviteurs. Quand Moïse étendit son bâton, la grêle tomba à verse,
avec violence ; un tonnerre assourdissant gronda sur la terre, et les éclairs fendirent les cieux,
laissant des traînées de flamme sur le sol. La grêle accomplit son œuvre de destruction.
Hommes et animaux qui s'exposèrent à sa fureur moururent sur place. Les herbes furent
dispersées au vent, et les arbres tombèrent fracassés au sol. Mais le pays de Gochène,
épargné par les ravages de la tempête, fleurissait comme un jardin parmi la dévastation
générale. Alors, Pharaon fit chercher Moïse et reconnut ses péchés. « Le Seigneur est juste, dit-
il, et moi et mon peuple avons été mauvais. Implorez le Seigneur, car c'en est déjà trop, que le
tonnerre et la grêle s'arrêtent, et je vous laisserai partir, et vous ne resterez pas davantage. »
Moïse répondit : « Dès que je serai sorti de la ville, j'étendrai mes mains vers le Seigneur ; le
tonnerre cessera et il n'y aura plus de grêle, afin que vous sachiez que la terre appartient au
Seigneur. » Et tout se passa comme Moïse l'avait dit : la tempête cessa – mais le cœur du
Pharaon resta dur.

Lorsque Moïse et Aaron se présentèrent la fois suivante devant Pharaon, ce dernier sembla
fléchir quelque peu, et il leur demanda qui devait participer au culte que les Israélites voulaient
rendre à D.ieu dans le désert. Quand ils répondirent que tout le monde sans exception devait y
aller, jeunes et vieux, hommes, femmes et animaux, Pharaon leur proposa de laisser partir les
hommes seulement : leurs femmes et leurs enfants ainsi que leurs possessions resteraient en
Égypte. Moïse et Aaron ne purent accepter cette offre, et Pharaon se mit en colère et leur
ordonna de quitter son palais. Avant de partir, Moïse lui annonça de nouvelles souffrances qu'il
ne précisa pas. Mais Pharaon resta de fer, bien que ses conseillers l'aient mis en garde contre
le danger qu'il y avait à résister encore.

Dès que Moïse eut quitté le palais, il leva ses bras vers les cieux, et un vent d'est emmena des
essaims de sauterelles en Égypte, qui couvrirent le soleil et dévorèrent chaque brin de verdure
échappé à la grêle et aux plaies précédentes. Jamais dans l'histoire humaine il n'y avait eu
d'invasion de sauterelles aussi dévastatrice que celle-ci. Elle amena la ruine complète de
l'Égypte, déjà entièrement ravagée par les catastrophes précédentes. À nouveau Pharaon fit
venir Moïse et Aaron et les supplia de prier D.ieu d'arrêter le fléau. Moïse s'exécuta, et D.ieu
envoya un violent vent d'ouest, qui précipita les sauterelles dans la mer. Quand la délivrance fut
accomplie, l'obstination s'empara à nouveau de Pharaon, et il refusa de libérer le peuple d'Israël.

Alors survint la neuvième plaie. Pendant plusieurs jours, toute l'Égypte fut enveloppée d'un voile
épais et impénétrable de ténèbres qui étouffait toutes les lumières allumées. Les Egyptiens
furent saisis de peur, et restèrent collés à l'endroit où ils se trouvaient, debout ou assis. Il n'y
avait de lumière qu'à Gochène là où demeuraient les enfants d'Israël. Mais tous les Juifs ne
furent pas épargnés par cette plaie. Il y en avait un petit nombre qui préféraient être considérés
comme des Égyptiens, plutôt que comme des membres de la race des Hébreux, et qui
essayaient par conséquent d'imiter les Égyptiens en toute chose, ou, comme nous disons, de
s'assimiler à eux. Ces gens-là ne désiraient pas quitter l'Égypte. Ils moururent pendant les jours
d'obscurité.

À nouveau Pharaon essaya de marchander avec Moïse et Aaron, leur offrant de partir avec,
tout leur peuple, et de ne laisser que leurs troupeaux de petit et de gros bétail derrière eux,
comme caution. Mais Moïse et Aaron lui firent savoir qu'ils n'accepteraient rien de moins que la
liberté complète, pour les hommes, femmes et enfants, et qu'ils devaient prendre avec eux tout
ce qui leur appartenait. Alors, Pharaon se mit en colère et ordonna à Moïse et à Aaron de sortir
et de ne plus jamais revenir. Il les avertit que s'ils se présentaient à nouveau devant lui, ils
mourraient. Moïse répliqua qu'il ne leur serait pas nécessaire de venir voir Pharaon, car D.ieu
enverrait encore une plaie sur l'Égypte, après laquelle Pharaon accorderait aux enfants d'Israël
la permission de quitter l'Égypte sans condition. À minuit exactement, poursuivit Moïse, D.ieu
passerait sur l'Égypte et frapperait tous les premiers-nés, hommes et bêtes. Parmi les enfants
d'Israël cependant, personne ne mourrait. Une clameur de détresse parcourrait l'Égypte, et tous
les Égyptiens seraient frappés de terreur, craignant de mourir tous. Alors, Pharaon lui-même se
mettrait à la recherche des chefs des Hébreux, et les supplierait de quitter l'Égypte sur-le-champ.

Sur ces paroles, Moïse et Aaron quittèrent Pharaon qui bouillait de rage.

La sortie d'Egypte

Le premier jour du mois de Nissan, deux semaines avant la sortie d'Égypte, D.ieu dit à Moïse et
à Aaron : « Ce mois sera pour vous le commencement des mois ; il sera le premier mois de
l'année pour vous. Parlez à toute la communauté d'Israël en disant : le dixième jour de ce mois,
que chaque homme prenne un agneau pour sa maison paternelle, un agneau par maison ; et
vous le tiendrez en réserve jusqu'au quatorzième jour de ce mois ; et toute l'assemblée de la
communauté d'Israël l'immolera vers le crépuscule. Et ils prendront du sang et en mettront sur
les deux poteaux et sur le linteau des maisons dans lesquelles ils le mangeront. Et ils mangeront
la viande cette nuit-là, rôtie au feu, et du pain sans levain ; avec des herbes amères ils le
mangeront... Et vous n'en laisserez rien jusqu'au matin ; mais ce qu'il en restera jusqu'au matin
vous le brûlerez au feu. Et voici comment vous le mangerez : la ceinture aux reins, les
chaussures aux pieds, et le bâton dans la main ; et vous le mangerez à la hâte – c'est la pâque
du Seigneur. Et quand Je verrai le sang, Je passerai par-dessus vous, et il n'y aura pas sur
vous de plaie pour vous détruire quand Je frapperai le pays d'Égypte. Et ce jour sera pour vous
un jour mémorable et vous le célébrerez comme fête pour le Seigneur, à travers toutes vos
générations.

« Sept jours durant, vous mangerez du pain sans levain et vous ferez disparaître tout le levain
de vos maisons. Et alors quand vos enfants vous diront : quelle est la signification de ce rite ?
Vous direz : c'est le sacrifice de Pessa'h pour D.ieu qui a passé au-dessus des maisons des
enfants d'Israël en Égypte quand IL a frappé les Égyptiens et qu'il a épargné nos maisons. »

Moïse répéta tout cela aux enfants d'Israël, et ils firent ce que D.ieu leur avait ordonné par
l'intermédiaire de Moïse et d'Aaron.

Minuit du quatorze au quinze Nissan arriva, et D.ieu frappa tous les premiers-nés dans le pays
d'Égypte, depuis le premier-né du roi Pharaon jusqu'au premier-né du captif au fond de la
geôle, et tous les premiers-nés des animaux, exactement comme Moïse l'avait annoncé. Il y eut
une lamentation bruyante et amère, car dans chaque maison gisait un être aimé, frappé à mort.
Alors, Pharaon appela Moïse et Aaron cette nuit même et leur dit : « Allez, partez du milieu de
mon peuple, et vous et les enfants d'Israël ; et allez adorer le Seigneur comme vous l'avez dit ;
et prenez votre petit et votre gros bétail, comme vous l'avez dit, et partez, et bénissez-moi aussi
». À la fin, par conséquent, l'orgueil du roi opiniâtre fut brisé.

Cependant, les Hébreux s'étaient préparés pour leur départ en hâte. Le cœur battant, ils
s'étaient assemblés en groupe pour manger l'agneau de Pessa'h. Ils se tenaient debout au
repas de minuit, vêtus comme on le leur avait ordonné. Les femmes avaient sorti des fours les
pains non levés, que l'on mangeait avec la viande de l'agneau rôti.

Le soleil s'était déjà levé au-dessus de l'horizon, quand, sur un mot d'ordre, toute la nation des
Hébreux se répandit dans la fraîcheur du calme matin oriental. Mais leur excitation et le danger
eux-mêmes ne leur firent pas oublier la promesse faite par leurs ancêtres à Joseph, et ils
emportèrent ses restes avec eux, pour les enterrer plus tard dans la Terre Promise.

Ainsi, les enfants d'Israël furent libérés du joug de leurs oppresseurs le quinzième jour de
Nissan, l'année 2448 de la création du monde. Ils étaient 600 000 hommes au-dessus de vingt
ans qui, avec leurs femmes et enfants, et leurs troupeaux, franchirent les frontières de l'Égypte
en peuple libre. Beaucoup d'Égyptiens et de non-Israélites se joignirent aux enfants d'Israël
triomphants, espérant partager leur avenir glorieux.

Les enfants d'Israël ne quittèrent pas l'Égypte les mains vides. En plus de ce qui leur
appartenait personnellement, les Égyptiens terrifiés leur avaient fait don d'objets précieux en or
et en argent et de vêtements, faisant ainsi effort pour hâter leur départ. Ainsi, D.ieu
accomplissait dans ses moindres détails la promesse qu'il avait faite à Abraham que ses
descendants quitteraient leur pays d'exil avec de grandes richesses.

Pour guider le peuple juif dans son voyage durant le jour, il y avait une colonne de nuée, et la
nuit il y avait une colonne de feu qui les éclairait. Ces messagers divins non seulement
guidaient les enfants d'Israël sur le chemin qu'ils devaient prendre, mais encore vidaient le
chemin devant eux, le rendant à la fois facile et sûr.

La traversée de la Mer Rouge

La route réellement la plus courte des enfants d'Israël pour aller vers la Terre Promise aurait
été de passer à travers le pays des Philistins. Cependant, D.ieu désirait donner à la nation juive
nouvellement née l'occasion de rejeter les restes de l'influence égyptienne, et de se former
dans les nouveaux chemins d'une vie sainte, par le moyen de la divine Torah, qui devait leur
être donnée sur le mont Sinaï. D'ailleurs, le chemin le plus court vers la Terre Sainte, s'ils
l'avaient pris, aurait entraîné le peuple dans une guerre avec les Philistins, et on pouvait douter
si les enfants d'Israël qui venaient juste de sortir de siècles d'un esclavage continuel, seraient "
assez forts pour se battre contre les hommes libres ; il se pourrait qu'ils décident de retourner
en Égypte plutôt que de faire face à une guerre sanglante. C'est pourquoi D.ieu conduisit le
peuple juif par un chemin de détour qui le mena à travers le désert jusqu'à la Mer Rouge.

Après trois jours, Pharaon fut averti de la marche des enfants d'Israël. La direction inattendue
de leur route lui fit penser qu'ils étaient en train de se perdre dans le désert. Pharaon regretta
alors de leur avoir permis de s'en aller.

Il mobilisa par conséquent son armée, et prit personnellement la tête de sa cavalerie d'élite et
des chars de guerre, pour poursuivre ardemment ses anciens esclaves. Ils les atteignirent près
du bord de la Mer Rouge et les poussèrent tout près de l'eau, s'efforçant d'arrêter leur fuite.

Une partie du peuple juif était prête à combattre les Égyptiens ; d'autres préféraient se noyer
dans les flots de la mer plutôt que de risquer d'être battus et de devoir retourner en esclavage.
Un troisième groupe de gens effrayés et faibles commencèrent à se plaindre contre Moïse,
craignant qu'il ne les ait leurrés en les faisant sortir d'Égypte, où ils étaient en sécurité, pour les
faire mourir dans le désert. « Est-ce faute de trouver des sépulcres en Égypte », s'exclamaient-t-
ils, « que tu nous as conduits mourir dans le désert ? Pourquoi nous as-tu fait cela, de nous
faire sortir d'Égypte ? N'est-ce pas ainsi que nous te parlions en Égypte, disant : « Laisse-nous
tranquilles, que nous puissions servir les Égyptiens. Car nous préférons servir les Égyptiens
que de mourir dans le désert. » Mais Moïse, calme et ferme dans un des, moments les plus
critiques de son existence, dit : « Soyez sans crainte, restez silencieux, et voyez le salut du
Seigneur, qu'il accomplira pour vous en ce jour : car si vous avez vu les Egyptiens en ce jour,
vous ne les reverrez plus jamais. Le Seigneur combattra pour vous, et vous, tenez-vous
tranquilles. »

Moïse fit avancer les Israélites jusqu'à ce qu'ils parviennent tout au bord de la Mer Rouge. La
colonne de nuées changea alors de place ; car, reculant du front vers l'arrière de la foule des
Hébreux, elle, se mit à planer entre les deux armées.

Alors, D.ieu s'adressa à Moïse : « Lève ton bâton, étends ta main vers la mer, et divise-la ; et
les enfants d'Israël entreront dans la mer à pied sec. » Moïse fit ce que D.ieu lui ordonnait. Il
leva son bâton et étendit sa main sur la mer ; un violent vent d'est se leva et souffla toute la
nuit. Par cette tempête les eaux de la Mer Rouge furent divisées et se rassemblèrent en muraille
de chaque côté, laissant un passage sec au milieu. Les Israélites marchèrent le long de ce
chemin sec et sortirent sains et saufs bien loin de leurs poursuivants.

Les Égyptiens continuèrent leur poursuite, sans hésitation, dans la même voie. Mais les roues
de leurs chars s'embourbèrent dans le lit de la mer, et glissèrent. Ils se trouvèrent incapables
d'avancer ; et ils sentirent qu'une fois de plus ils avaient combattu en vain contre le Seigneur. Ils
se détournèrent pour fuir, mais c'était trop tard ; car sur l'ordre de D.ieu, Moïse étendit son
bâton, et les eaux reprirent leur cours habituel, se refermant sur les chars et les chevaux et les
guerriers, sur toute l'armée de Pharaon. « Pas un d'entre eux ne subsista ».

Ainsi, D.ieu sauva les enfants d'Israël des Égyptiens en ce jour. Israël vit Sa grande puissance ;
ils reconnurent D.ieu et crurent en Lui et en Son serviteur Moïse.

Alors, Moïse et toute la communauté chantèrent ce Chant de Louanges à D.ieu pour leur
délivrance miraculeuse :

1. Je chanterai le Seigneur car il est souverainement élevé;
Coursier et cavalier, Il les a lancés dans la mer.

2. Le Seigneur est ma force et mon chant,
Et il est devenu mon salut ;
Voilà mon D.ieu, et je le glorifierai ;
Le D.ieu de mon père, et je l'exalterai.

3. Le Seigneur est seigneur de guerre,
Le Seigneur est Son nom.

4. Les chars de Pharaon et son armée,
Il les a précipités dans la mer,
Et l'élite de ses capitaines se sont noyés dans la Mer Rouge.

5. L'abîme s'est fermé sur eux, ils sont tombés au fond du gouffre comme une pierre.

6. Ta droite, Seigneur, est glorieuse par la puissance,
Ta droite, Seigneur, écrase l'ennemi.

7. Et dans la grandeur de Ta majesté, Tu renverses ceux qui se sont dressés contre Toi ;
Tu déchaînes Ton courroux : il les consume comme du chaume.

8. Et au souffle de Tes narines les eaux s'amoncelèrent.
Les flots se dressèrent comme une digue ;
Les ondes se figèrent au sein de la mer.

9. L'ennemi disait :
« Je poursuivrai, j'atteindrai, je partagerai le butin.
Mon désir sera satisfait ; Je tirerai mon épée, ma main les exterminera. »

10. Tu as soufflé Ton vent, la mer les a engloutis.
Ils ont sombré comme du plomb au sein des eaux puissantes.

11. Qui est comme Toi, Seigneur parmi les puissants ?
Qui est comme Toi, paré de sainteté, Redoutable en louanges, faisant des merveilles ?

12. Tu as étendu Ta droite, la terre les a dévorés.

13. Tu as dans ton amour conduit le peuple que Tu as affranchi;
Tu l'as dirigé par Ta puissance vers Ta sainte demeure.

14. Les peuples l'ont entendu, ils tremblent ;
Un frisson s'empare des habitants de la Philistée.

15. Alors tremblèrent les chefs d'Edom ;
Les vaillants de Moab, un tremblement les saisit ;
Tous les habitants de Canaan sont consternés.

16. L'épouvante et la terreur s'emparent d'eux ;
La majesté de Ton bras les rend immobiles comme la pierre ;
Jusqu'à ce qu'ait passé Ton peuple, Seigneur,
Jusqu'à ce qu'ait passé le peuple que Tu as acquis.

17. Tu les emmènes et les installes sur la montagne de ton héritage.
L'endroit, Seigneur, que tu as fait pour y demeurer,
Le sanctuaire, Seigneur, que Tes mains ont établi.

18. Le Seigneur régnera à tout jamais.


Aussitôt le dernier mot du Chant terminé, Miriam saisit son tambourin, et suivie d'une multitude
de femmes et de jeunes filles, partit en avant en procession, dansant et chantant, « Chantez le
Seigneur, car Il est souverainement élevé ; coursier et cavalier Il les a lancés dans la mer